Gabon : François Ndong Obiang pointe les limites du cabinet juridique du président de la Transition
Après s’être imposé un black-out médiatique plusieurs mois durant, le Premier vice-président de l’Assemblée nationale de Transition et ancien président d’Alternance 2023, François Ndong Obiang a animé une conférence de presse ce lundi 29 janvier 2024. Occasion pour ce dernier de dresser un premier bilan de la Transition, et de pointer des manquements observés, notamment au sein du cabinet présidentiel.
Faits délibérés, amateurisme, ou incompétence de certains collaborateurs du Chef de l’Etat ? Devant les recours juridiques devenus légion, attenant au non-respect de la Charte de la Transition par certains décrets présidentiels, François Ndong Obiang, un des initiateurs de la candidature consensuelle de l’opposition, a pointé du doigt l’inexpérience de certains collaborateurs du chef de l’État qui lui font prendre des décisions contestables, sans en porter la responsabilité devant l’opinion.
De la nécessité de verrouiller le cabinet présidentiel d’Hommes aguerris
C’est en procédurier que François Ndong Obiang, par ailleurs juriste de formation, est longuement revenu sur la nécessité de s’entourer d’hommes aguerris. « J’ai lu quelque part dans un journal que le président était mal entouré. Il faudrait veiller à corriger tout cela, que les personnes rédigent calmement les textes et fassent attention à ce qui doit se faire dans le respect des moyens légaux à notre disposition », a-t-il indiqué. Poursuivant sur la singularité en la matière du cas gabonais, l’honorable a regretté que « la petitesse de notre pays permet à tout le monde de penser qu’il est meilleur ».
C’est pourquoi, l’ancien conseiller juridique rappelle que « l’administration commande et impose une certaine expérience avant d’occuper de très hautes fonctions ». Qui plus est la charge de conseiller du Premier ministre, ou du président de la République. « Le cabinet-conseil du Premier ministre ou du président de la République en matière juridique doit être sérieusement verrouillé, avec des juristes de très haute qualité (…) lorsque ça se passe mal, le conseiller saute ! », a martelé François Ndong Obiang, tout en précisant que les choix qu’ils opèrent peuvent mettre à mal les orientations du chef de l’Etat.
Si le recours introduit par Maître Anges Kevin Nzigou aux fins d’annulation du décret portant nomination du ministre de la Défense nationale et du ministre de l’Intérieur est un cas de suspicion de violation de la Charte de la Transition, les collaborateurs du chef de l’Etat semblent s’être accommodés d’une pratique pourtant décriée par le passé. En effet, en octobre dernier déjà, les décrets n°0017 et 0018/PT/PR du 06 octobre 2023 portant respectivement nomination des membres du Sénat et de l’Assemblée nationale de la Transition avaient fait l’objet d’une vive polémique, et de recours devant la Cour constitutionnelle.