Gabon : faut-il inclure des cours d’élevage et d’agriculture dès le primaire ?
Arrivé au pouvoir le 30 août 2023, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) a exprimé sa volonté d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à l’horizon 2030. Pour y parvenir, les autorités de la Transition mettent l’accent sur un retour à la terre, suscitant une interrogation fondamentale : faut-il inclure des cours d’élevage et d’agriculture dès l’école primaire pour préparer une nouvelle génération d’agripreneurs?
Le Gabon importe actuellement environ 85% des produits destinés à l’alimentation, un chiffre qui illustre sa dépendance vis-à-vis des marchés extérieurs. Pour inverser cette tendance, le CTRI a entrepris de mettre en place une série de réformes structurelles visant à redynamiser le secteur agricole. Parmi ces mesures, la création de la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon (SAEG), et l’acquisition de 35% des parts d’Agro Business Group (ABG) qui marquent un engagement concret en faveur de la production nationale. En outre, la mise en place des Zones agricoles à forte productivité (ZAP) ainsi que le soutien aux filières bovine et thonière témoignent de la volonté d’assurer la sécurité alimentaire. Cependant, pour garantir la pérennité de ces réformes, la formation des jeunes dès le plus jeune âge devient primordiale.
L’éducation au service de l’agriculture
Les autorités encouragent de plus en plus la jeunesse gabonaise à s’orienter vers l’entrepreneuriat agricole, notamment pour pallier le chômage des jeunes, qui s’élève à 42%, et pour offrir une alternative à une Fonction publique saturée. Pour concrétiser cette vision, intégrer des cours d’agriculture et d’élevage au programme scolaire dès le primaire semble être une solution prometteuse. Cela permettrait de familiariser les élèves avec les réalités du travail de la terre, tout en leur inculquant des notions de respect de l’environnement et de gestion des ressources naturelles. Ce type de formation, dès l’enfance, pourrait aussi contrer l’exode rural qui a vidé de nombreux villages. En formant de futurs agriculteurs et éleveurs, l’éducation deviendrait un levier pour revitaliser les zones rurales.
L’introduction de ces enseignements au primaire pourrait non seulement permettre de sensibiliser les enfants aux réalités agricoles, mais également de cultiver un intérêt pour les métiers liés à la terre. De plus, cette initiative déjà en expérimentation en Ouganda s’inscrirait dans une démarche de développement durable et de valorisation des ressources locales, tout en préparant des générations capables de répondre aux défis futurs du pays en matière de sécurité alimentaire.