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Gabon : face à la pénurie, le kg de sucre s’échange jusqu’à 1500 FCFA

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Près de trois mois après avoir cédé pour 1 FCFA symbolique, les actifs de la Sucrerie Africaine du Gabon (Sucaf) au turc MFB International repreneur de la Sucaf à travers sa filiale MFB Gabon, la question du sucre reste quasiment entière. Entre pénurie et difficile accès à cette denrée de première nécessité, les populations doivent composer avec une forte spéculation opérée par des opérateurs peu scrupuleux des règles de commerce, de concurrence et de consommation. Résultat, le kg de sucre s’échange désormais jusqu’à 1500 FCFA dans les marchés et la quantité de sucre vendue au détail s’est largement dépréciée.

Alors qu’ils se sont engagés dans une série de réformes visant à nationaliser notre économie et rendre accessibles des produits et services jusque-là coûteux pour les populations, les nouvelles autorités gabonaises se heurtent à quelques soucis logistiques notamment dans le secteur sucrier. Malgré la reprise de l’usine et de toutes les activités de production de la Sucrerie Africaine du Gabon (Sucaf) il y a un peu moins de trois mois, l’Etat gabonais et son partenaire, le turc MFB International via sa filiale MFB Gabon, peinent encore à répondre à la demande sans cesse croissante. Une situation qui écoeure le consommateur gabonais. 

En effet, alors qu’il s’attendait à un règlement de cette situation au bout de quelques semaines, le consommateur ou le ménage gabonais doit pour l’heure faire face à des prix hautement spéculatifs comme peut l’être la note de crédit du Gabon. A titre d’exemple, le kg de sucre vendu normalement 925 FCFA sur le marché, s’échange actuellement en moyenne à 1500 FCFA selon une enquête réalisée par les équipes de Gabon Media Time dans les différents marchés de la capitale gabonaise. 1500 FCFA qui représentent une hausse de plus de 62% par rapport au prix initial contenu dans la mercuriale.

Le consommateur se questionne

Étonnant alors que le groupe turc, qui a acquis les actifs de Sucaf fin avril dernier, annonçait une première vague de 10000 tonnes de sucre pour le marché local, cette situation qui n’est pas sans rappeler celle devenue fréquente de l’huile raffinée, qui elle aussi semble atteinte par le virus “pénurie”, interpelle le consommateur qui se questionne. Malgré les assurances de l’exécutif sur le retour à la normale, la pénurie demeure, contraignant les ménages à rationner leur consommation ou à défaut, à remplacer le sucre par des produits de type lait concentré sucré, dont la qualité n’est pas souvent au rendez-vous.

Le miel, ce substitut au sucre dont la production est négligée

Remettant au goût du jour la question du miel comme substitut naturel au sucre dont les pénuries sont légion depuis plusieurs années maintenant, cette situation devrait interpeller les autorités quant à de potentielles investissements visant à doper la production de miel qui pourrait être un pan significatif de diversification. Le miel dont le chiffre d’affaires mondial est estimé à plus de 11 milliards de dollars, soit l’équivalent de plus de la moitié du PIB du Gabon, pourrait à la fois être un substrat à notre économie dans sa globalité, mais également un appui non négligeable en termes de santé et de conditions sociales à bien des égards. 

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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