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Gabon : et si Onanga Ndiaye démissionnait pour préserver l’unité nationale dans l’Ogooué-Maritime ?

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Le samedi 22 février dernier à Port-Gentil, Régis Onanga Ndiaye, ministre de la République, a tenu des propos incendiaires, mettant à mal le principe fondamental de l’unité nationale dans une République unitaire. En déclarant à la fois « Pas de République communautaire » et « Ogooué-Maritime d’abord ! », il s’est livré à un exercice de contradiction flagrant, alimentant une logique tribaliste et régionaliste.

Face à cette sortie aux accents dangereux, plusieurs figures politiques et de la société civile ont vivement réagi. Noël Bertrand Boundzanga, universitaire et leader du mouvement Telema désormais candidat à la présidentielle du 12 avril prochain, ainsi que l’honorable Jean Philippe Douckagha, président de l’Alliance des Anciens Élus Mériés-Métiés de l’Ogooué-Maritime, demandent des comptes et appellent à l’action. Doit-on laisser un ministre de la République saper les fondements du vivre-ensemble sans en tirer les conséquences ?

Un ministre qui attise les braises du tribalisme

Dans un communiqué cinglant, Noël Bertrand Boundzanga dénonce une dérive grave et une insulte au projet républicain. « Il galvaude les termes de l’unité nationale qu’il dissout dans ‘Ogooué-Maritime d’abord !’ De toute évidence, il revendique déjà la République de l’Ogooué-Maritime, où chacun doit être « à sa place » ! », s’insurge le professeur.

Comment un ministre peut-il tenir de tels propos sans être immédiatement rappelé à l’ordre ? En opposant les autochtones aux « autres », il crée une fracture communautaire qui risque de fragiliser durablement le climat social dans la province de l’Ogooué-Maritime. « Le Gabonais est partout chez lui au Gabon ! », rappelle le candidat de la rupture à la présidentielle d’avril, balayant d’un revers de main cette rhétorique de repli identitaire.

L’onde de choc ne s’est pas arrêtée aux seules réactions politiques. À Port-Gentil, l’Alliance des Anciens Élus Mériés-Métiés, sous la houlette de Jean Philippe Douckagha, a pris l’initiative d’organiser une marche populaire et pacifique ce 27 février 2025 pour dénoncer les propos du ministre Onanga Ndiaye. « Nous condamnons avec la dernière énergie ces propos haineux, injurieux, diffamatoires et tribalistes indignes d’un ministre de la République », souligne l’élu dans une lettre adressée au gouverneur de l’Ogooué-Maritime.

Onanga Ndiaye peut-il encore rester en poste ?

La question de la légitimité du ministre à rester en fonction se pose avec acuité. Peut-on tolérer qu’un représentant du gouvernement joue avec le feu du tribalisme sans en assumer les conséquences ? La République ne saurait laisser prospérer de telles dérives sous peine de légitimer d’autres discours similaires dans d’autres provinces. « Nous n’allons pas laisser prospérer les perfides trompeurs mettre en danger l’unité nationale construite patiemment et sereinement par nos prédécesseurs ! », avertit le candidat Noël Bertrand Boundzanga.

Le CTRI, garant du bon déroulement de cette transition, doit prendre une position claire. Un ministre incapable d’incarner l’unité du peuple gabonais et qui se mure dans une logique régionaliste n’a pas sa place dans un gouvernement censé préparer l’avenir du pays.

Si l’unité nationale n’est pas négociable, alors la démission de Régis Onanga Ndiaye devrait être la seule issue acceptable pour préserver la paix et la cohésion sociale dans l’Ogooué-Maritime. Laisser passer cette dérive sans réaction, ce serait donner un blanc-seing à la fragmentation du Gabon.

Henriette Lembet

Journaliste Le temps est une donnée fatale à laquelle rien ne résiste...

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Un commentaire

  1. Il n’a pas besoin de démissionner. C’est la vérité qu’il a dit. Aujourd’hui Noël MBOUMBA qui se faisait passer pour un ressortissant de l’ogooué maritime ( après avoir occupé les fonctions de DG de la sogara et Ministre en qualité de ressortissant de pog ) est reparti dans la nyanga comme l’Ajev n’est plus aux affaires.

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