Gabon : des entrepreneurs accusés d’escroquerie
La toile gabonaise est l’objet de toutes les convoitises d’esprits voraces de « Kongossa et gossips ». Entre les lives Facebook, Instagram ou encore TikTok, les internautes ne savent plus où donner de la tête. Une situation consécutive à la prolifération de présumés escrocs connus comme étant des entrepreneurs aguerris. Si l’affaire fait un tollé, elle remet au goût du jour la problématique des escrocs, souvent érigés en modèle de réussite sur la place publique.
Depuis quelques jours, la toile gabonaise est en feu. Et pour cause, de nombreuses personnes dénoncent des escroqueries organisées par des Chief executive officer (CEO). Des chefs d’entreprises pointés du doigt pour la « non-livraison » des travaux, mais aussi pour des dettes consécutives à des démarches administratives pour la poursuite des études à l’étranger jamais réalisées. Des faits qui s’apparentent à des tentatives d’extorsion.
Ainsi, au cours de la semaine écoulée, un scandale a éclaté entre deux structures du Grand Libreville. La cliente réclamant un remboursement pour un travail bâclé et l’autre indiquant que sa réputation aurait été ternie au vu des accusations portées contre son entreprise. La situation aurait tellement pris de l’ampleur que l’affaire se serait réglée autant sur les réseaux sociaux qu’auprès des services judiciaires de la capitale gabonaise.
Une trentaine de victimes
Le responsable d’une agence de facilitation de démarches administratives. Ce dernier aurait promis en échange de papiers pour étudier à l’étranger. Une trentaine de familles auraient été victimes, contraignant certaines à arrêter leur cursus scolaire pour un an. Une situation déplorable d’autant que l’avenir de plusieurs jeunes serait désormais en suspens sans qu’aucun remboursement ne soit effectué.
Dans le même contexte, on retrouve l’affaire tonton Fiston du côté du Sénégal qui aurait abusé de la naïveté de la diaspora gabonaise. Beaucoup plus âgé que les précédents, le mis en cause aurait escroqué des jeunes étudiants qui auraient sollicité son aide pour la régularisation de leurs titres de séjour. Les réseaux sociaux, le lieu de chasse par excellence de ces prétendus entrepreneurs. Ils convainquent leurs cibles par leurs modes de vie, leur apparence, leurs relations, leurs appartenances religieuses et quelques productions qu’ils auraient réussi. Comment protéger les Gabonais de ces nouveaux escrocs ?
Mettre un frein à cette forme d’escroquerie
Par ailleurs, il convient d’être prudent lorsqu’on souhaite s’offrir les services d’une entreprise. Il est nécessaire de faire des recherches sur la structure afin de vérifier son efficacité et surtout sa fiabilité. Il faut également s’assurer d’avoir la traçabilité des échanges, notamment des preuves de règlements et d’engagement en cas de litige.
L’État devrait interpeller les usagers à prendre des précautions pour alerter quant aux sociétés non enregistrées et éviter des potentiels cas d’escroquerie. Faire connaître les sanctions encourues pourrait aussi dissuader les auteurs de ces arnaques. Y a-t-il un système de régulation des tarifs des produits et services proposés par les indépendants et autres entrepreneurs ? La question demeure.
À noter qu’à l’heure où nous couchons ces lignes, les plaignants évalués à une trentaine de clients n’ont pu être remboursés. Entre-temps, une des sociétés aurait mis la clef sous la porte et le chef d’entreprise serait en garde à vue. La justice gabonaise, en l’occurrence la ministre, Erlyne Antonela Ndembet épouse Damas dont les services reliés auraient été saisis par les clients abusés, gagnerait à se prononcer pour situer ces pères et mères de famille, mais aussi leur progéniture dans la tourmente.
Iris OBANGA
Journaliste stagiaire