Gabon : création de la SAEG ou l’illustration d’une nouvelle politique agricole
Dans une volonté de redynamiser le secteur agricole et d’atteindre l’autosuffisance alimentaire, les autorités gabonaises de la Transition ont annoncé la création de la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon (SAEG). Cette initiative, dévoilée dans le communiqué final du Conseil des ministres du mardi 14 mai, reflète la mise en place d’une nouvelle politique agricole sous l’impulsion du président de la Transition.
Si dans notre article intitulé « Gabon : quelle politique agricole pour le gouvernement de transition ? » nous nous interrogions sur la vision en la matière du gouvernement de Transition, il semblerait qu’elle prenne progressivement forme. En effet, la création de la SAEG en sus de la dissolution de la Société de transformation agricole et développement rural (SOTRADER S.A), couplée à la reprise et la réhabilitation des fermes agricoles et la mise à disposition de 200 postes budgétaires pour le ministère de l’Agriculture, l’Élevage et la Pêche, témoigne de la détermination des autorités de la Transition à favoriser une meilleure sécurité alimentaire.
Mise en place d’une nouvelle politique agricole
Il faut dire que cette décision intervient dans un contexte où la question de l’agriculture occupe une place centrale dans les préoccupations du gouvernement de Transition. Si l’orientation de cette politique agricole était encore floue et illisible jusque-là, la création de la SAEG marque un premier pas concret vers sa concrétisation. Cette nouvelle entité se substituera à la Société de transformation agricole et de développement rural (SOTRADER S.A), démontrant ainsi la volonté des autorités de rationaliser les structures en charge du développement agricole.
La dissolution de la SOTRADER S.A s’accompagne également d’autres mesures visant à stimuler le secteur agricole. Parmi celles-ci, la réhabilitation des fermes agricoles, l’exonération des droits et taxes à l’importation des intrants, matériels et équipements agricoles ainsi que la création de 200 postes budgétaires pour le ministère de l’Agriculture, de l’Élevage et de la Pêche. Des signes qui témoignent de l’engagement du gouvernement en faveur du développement agricole.
L’objectif clairement affiché est de favoriser la production locale, de renforcer les filières agricoles et de garantir la sécurité alimentaire du pays. En donnant naissance à la SAEG, les autorités entendent dynamiser l’ensemble de la chaîne de valeur agricole, de la production à la commercialisation, en passant par la transformation. Gageons que cette nouvelle politique ne connaisse le même sort que le programme GRAINE, qui malgré un financement de plus de 133 milliards de FCFA au 31 décembre 2022, n’aura pas permis de créer une émulation dans ce secteur clé de la politique de développement d’un secteur encore négligé malgré son impact potentiel sur le plan socio-économique.