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Gabon : comment le système de coopératives à la française peut booster l’agriculture

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Attendu à Paris dans les prochains jours, Brice Clotaire Oligui Nguema ne devrait pas passer à côté du système de coopératives agricoles français. Il faut dire qu’en France, ces coopératives agricoles jouent un rôle crucial dans le paysage économique. Le Gabon qui s’apprête à relancer sa filière agricole à travers la création de la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon (SAEG), en remplacement de la Sotrader SA, pourrait d’ailleurs s’en inspirer, pour qu’enfin le potentiel de ce secteur qui peine à produire des résultats malgré plus de 130 milliards de FCFA dépensés par le régime déchu en 14 ans, sorte de l’ornière. 

Bien que disposant d’un énorme potentiel compte tenu des nombreux atouts naturels dont regorge le pays, l’agriculture reste le parent pauvre de notre économie. Le secteur qui dispose pourtant d’une réserve importante de terres arables (5,2 millions d’hectares) et d’un climat propice à l’activité agricole (pluviométrie annuelle de 1450 à 4 000 mm), ne contribue que de manière marginale à la richesse créée. Et pourtant, le régime déchu sous l’impulsion d’Ali Bongo a mis en œuvre un certain nombre de réformes. Coûteuse avec plus de 130 milliards de FCFA dépensés notamment pour le programme GRAINE, mais qui n’ont pas porté leurs fruits. 

Pour tenter d’inverser cette tendance, l’exécutif actuel tente le tout le pour le tout. Le premier ministre était à la tête d’une délégation en Serbie ce week-end, pour chercher des partenaires et tenter un rapprochement de l’axe Libreville-Belgrade dans ce domaine entre autres. Dans quelques jours également, le président de la Transition sera en France pour tenter un nouveau rapprochement entre Paris et Libreville. Au cours de cette visite, la question de l’agriculture sera également l’un des enjeux économiques majeurs étant entendu que le secteur privé français contrôle la distribution agroalimentaire gabonaise. A cette occasion, les techniciens gabonais devraient en profiter pour évaluer le système de coopératives agricoles français pour tenter de l’implémenter localement. 

40% du chiffre d’affaires de l’agroalimentaire français

Et ça vaut le coup! En plus d’une large gamme d’activités comprenant la fourniture de semences, la collecte de produits agricoles et d’élevage, l’industrie agroalimentaire, les 2 200 coopératives, unions et Sica, auxquels il faut ajouter les 11 500 Coopératives d’Utilisation de Matériel Agricole (Cuma), pèsent pas moins de 88 milliards d’euros de chiffre d’affaires soit près de 57800 milliards de FCFA, ce qui constitue ni plus ni moins que 40% du chiffre d’affaires de l’agroalimentaire français comme le révèle le site spécialisé Eos Data Analytics. Un chiffre éloquent obtenu en grande partie grâce à leur organisation et leur gestion rigoureuse. 

Comptant plus de 380 000 agriculteurs, ces coopératives permettent à elles seules de professionnaliser le secteur en y incorporant les techniques agricoles modernes, toute chose qui contribue à sa viabilité. Exemple à suivre pour le Gabon qui tente de relancer sa filière agricole à travers la création de la Société pour l’Agriculture et l’Élevage du Gabon (SAEG), en remplacement de la Sotrader SA, ces coopératives si elles sortent du carcan politique, pourraient réellement favoriser l’essor de ce secteur et enfin faire du pays, une terre agricole. C’est par cela que passera le développement tant attendu de notre pays, qui importe encore quasiment tout ce qu’il consomme.

Casimir Mapiya

« Mieux vaut une vérité qui fait mal, qu'un mensonge qui réjouit. » Proverbes berbères

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