Gabon: caniveaux à ciel ouvert, un danger permanent pour les populations
Censés faciliter le drainage des eaux de pluie et autres vers des bassins versants spécialement aménagés, le tout dans l’optique d’épargner les villes des inondations et autres dégâts collatéraux, les caniveaux au Gabon, semblent aujourd’hui mettre en danger la vie des populations. C’est le cas notamment à Libreville, la capitale gabonaise, où on les retrouve totalement ouverts sans dalle ni grillages, rendant ainsi la vie difficile aussi bien aux chauffeurs qu’aux piétons, qui malheureusement semblent s’en accommoder.
10 milliards de FCFA! Tel est le montant collecté quasiment chaque année par l’exécutif, au titre de la Redevance d’Usure de la Route (RUR). Censé favoriser la « Valorisation du patrimoine de l’Etat », autant dire le réseau routier qui en est l’une des principales composantes, cette somme semble aujourd’hui prendre une tout autre destination, si l’on se fie aussi bien à l’état actuel des voiries urbaines rurales, et surtout au fait que la quasi totalité des caniveaux demeurent à “ciel ouvert”.
En effet, censés faciliter le drainage des eaux de pluie et autres vers des bassins versants spécialement aménagés, le tout dans l’optique d’épargner les villes des inondations et autres dégâts collatéraux, ces caniveaux sont aujourd’hui, volontairement et systématiquement, construits sans dalle de recouvrement qu’elles soient en béton ou en grille. Résultat, plutôt que de faciliter la vie aux populations, ces caniveaux la leur rendent impossible puisque les mettant en danger.
Offrant par la même occasion aux grandes villes du pays un visage peu reluisant, partant notamment du fait que ces mêmes caniveaux peinent à être curés convenablement entraînant dans la plupart des cas des déversements sur la chaussée, cette situation semble ne pas préoccuper outre mesure l’exécutif. Celui-là même qui entend « transformer » le pays à grands renforts de stratégies irréalistes voire irréalisables, plutôt que d’affronter les difficultés réelles à l’image de l’éclairage public qui demeure lui aussi une véritable préoccupation.
Stigmatisant au final ce qui apparaît comme un lamentable entretien des voies et voiries aussi bien par le ministère de l’Intérieur que par les différentes mairies, cette situation vient jeter un nouveau pavé dans la marre de l’utilisation des fonds publics. Une utilisation qui d’ailleurs pose énormément de questions et d’interrogations, eu égard par exemple à l’impact réel que pourrait avoir la toute récente dotation de près d’une quarantaine de véhicules aux forces de police, dont le coût dépasserait largement les 500 millions de FCFA.