Gabon : vers une couverture nationale de 95 % en eau et électricité d’ici 2032

Le ministre de l’Accès universel à l’Eau et à l’Énergie, Philippe Tonangoye, a réaffirmé ce 9 juillet 2025 l’objectif ambitieux du gouvernement de porter l’accès à l’eau potable et à l’électricité à 95 % sur l’ensemble du territoire national d’ici 2032. Un plan d’investissement évalué à 65 milliards FCFA est déjà structuré pour séduire les investisseurs.

Réuni avec l’ambassadrice extraordinaire et plénipotentiaire des États-Unis d’Amérique au Gabon, Vernelle Trim Fitzpatrick, le ministre Philippe Tonangoye a présenté la stratégie gouvernementale pour garantir un accès quasi universel aux services essentiels. Une vision de développement inclusive, articulée autour de projets structurants, censés impulser la transformation du secteur.

3 404 villages à électrifier, un plan d’urgence de 65 milliards FCFA

Dans le détail, la feuille de route du ministère prévoit l’électrification de 3 404 villages à travers le territoire et la mise en service de la centrale de Booué, pierre angulaire du maillage énergétique futur. À court terme, un plan minimum d’investissement chiffré à 65 milliards de FCFA a été élaboré pour financer des projets prioritaires, notamment les infrastructures d’accès, la maintenance des équipements existants et le déploiement des énergies renouvelables.

L’objectif est clair : assurer la continuité de service, combler les zones blanches énergétiques et ouvrir de nouvelles perspectives aux territoires ruraux, encore largement exclus du réseau électrique et hydraulique national.

Le Gabon veut séduire les investisseurs américains

Au cœur des échanges entre les deux personnalités, le potentiel d’investissement dans les infrastructures énergétiques a également été discuté. Le gouvernement gabonais entend renforcer sa coopération avec les États-Unis, notamment en mobilisant des financements via la Banque américaine de développement.

« Le Gabon offre de nombreuses opportunités dans les centrales à gaz, le solaire et les micro-projets à fort impact local », a indiqué Philippe Tonangoye, tout en soulignant la volonté de bâtir un modèle énergétique résilient et durable. Cette ouverture à l’investissement étranger, en particulier américain, s’inscrit dans une dynamique de diversification des partenaires économiques, mais surtout de renforcement de la souveraineté énergétique du pays.

Cap sur 2032 : entre ambition politique et défis structurels

Fixer un cap aussi ambitieux à l’horizon 2032 suppose toutefois des réformes de fond. Gouvernance du secteur, attractivité des projets, fiabilité des opérateurs publics : autant de paramètres qui conditionneront la concrétisation de cet objectif.

Avec une couverture énergétique encore très inégale – notamment dans les zones rurales –, le pari est de taille. Mais il reflète l’ambition du Gabon de rattraper son retard, d’industrialiser son économie et de garantir des services de base à tous les citoyens, condition sine qua non d’un développement inclusif et durable.