Gabon : Bilie-By-Nze dénonce une «offensive fiscale» du gouvernement contre les ménages
L’instauration de multiples taxes dans le cadre de la loi de Finances 2026 continue de faire réagir l’opinion publique, et ce, de manière véhémente. Alain Claude Bilie-By-Nze, président du parti Ensemble pour le Gabon (EPG) et ancien Premier ministre, s’est récemment exprimé lors d’une conférence de presse, tenue le mardi 9 décembre 2025, pour dénoncer la charge fiscale imposée par le gouvernement, qu’il juge excessive et injuste, au prétexte de financer le développement local.
En effet, parmi les nouvelles taxes contestées, l’ancien chef du gouvernement a évoqué la taxe d’habitation forfaitaire, la taxe carbone, ainsi que la contribution sur les communications et les télécommunications. Des mesures fiscales qui, selon lui, risquent d’aggraver la précarité des ménages gabonais déjà confrontés à une hausse quotidienne des prix sur le marché.
« Ceci est une offensive fiscale menée par le gouvernement contre les populations, contre les ménages. C’est un bourbier fiscal. Lorsque l’on additionne toutes ces taxes, on se demande comment les ménages vont s’en sortir », a déclaré l’ancien candidat à la présidentielle.
Alain Claude Bilie-By-Nze a également souligné les incohérences possibles de la mise en œuvre de la taxe d’habitation forfaitaire, en insistant sur le fait qu’une telle taxe doit prendre en compte la nature du foncier, la qualité de l’habitat, ainsi que le pouvoir d’achat des citoyens. « Ce que l’on nous propose n’est pas une réelle taxe d’habitation, mais une taxe sur l’électricité », a-t-il affirmé.
Une incohérence flagrante sur l’application de la taxe d’habitation forfaitaire
En prenant des exemples concrets, il a illustré son propos avec une comparaison entre les conditions de vie des Gabonais. « À Ozangue, on paie 1 000 francs. Je connais des personnalités qui habitent au Carrefour Kanté. Le vice-président du gouvernement paye 1 000 francs, pendant que sa femme de ménage, vivant à Awendjé, sera contrainte de s’acquitter de 20 000 ou même 10 000 francs. Est-ce logique ? », a-t-il interrogé.
Concernant la Contribution carbone, Bilie-By-Nze a dénoncé ce qu’il appelle de l’hypocrisie, arguant que les entreprises ne prendront pas en charge cette taxe, mais qu’elles la répercuteront sur les consommateurs. « Les prix de tout ce que nous consommons vont augmenter, alors que nous savons que le Gabon dépend largement des importations », a-t-il prévenu.
Face à cette situation qu’il qualifie d’intenable, susceptible d’engendrer des tensions sociales, Alain Claude Bilie-By-Nze a appelé à la création d’un front uni pour s’opposer à l’application de ces taxes jugées iniques. Il a également interpellé le gouvernement sur la nécessité de revoir sa politique fiscale et de considérer l’impact réel de ses décisions sur la population.








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