Gabon: à l’heure de l’e-administration, 40% des agents publics n’ont pas d’ordinateurs
Alors que la digitalisation des services publics est l’un des enjeux majeurs du développement du continent, le Gabon semble avoir placé ce sujet au titre des moins importants et ce, malgré le soutien de près de 37 milliards de FCFA de la Banque mondiale pour son développement. IL faut dire qu’à l’examen du rapport définitif sur le recensement biométrique des agents de l’Etat, il apparaît clairement que l’administration publique peine à migrer vers une totale digitalisation puisque pas moins de 40% des agents recensés affirment ne pas disposer d’ordinateurs, quand 56% affirment ne pas avoir accès à internet dans leurs bureaux.
Si le monde entier abonde dans le sens de la numérisation de l’administration avec une ouverture des données à travers le principe du once only et une accessibilité des services notamment, le Gabon pour sa part traîne les pas. Alors que la migration vers un service public moderne n’est plus une possibilité mais une nécessité, le pays peine ne serait-ce qu’à doter ses agents d’ordinateurs puisque selon le recensement biométrique, 40% des agents n’en ont pas. Pis, il peine à doter l’ensemble de ses administrations d’une simple connexion internet.
Une administration déconnectée de l’outil informatique
En effet, alors que l’administration publique reste le principal employeur, il ressort dudit rapport que les conditions de travail au sein de l’administration ne sont guère reluisantes. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si près de 40% des agents publics sont insatisfaits de leurs conditions de travail. Pour revenir donc à la connexion internet au sein des administrations, 56% des personnes sondés affirment ne pas disposer d’une connexion internet dans leur bureau. Inconcevable pour un pays présenté comme l’un des plus connectés du continent africain.
Rendant difficile aussi bien l’accès aux données que leur traitement en passant par leur consolidation et leur classement, ce détournement de la digitalisation de l’administration publique gabonaise justifie le triste classement du pays, qui n’est que le 49ème à l’échelle du continent en parlant d’efficacité. Toute chose tendant à ralentir son développement quand on sait l’importance des procédures administratives dans le déroulement de l’action publique.
En résumé, en dépit des 1300 milliards de FCFA dédiés à son fonctionnement, l’Etat gabonais peine à connecter entièrement son administration ou encore à doter l’entièreté de ses agents d’ordinateurs pour accroître leur efficacité. Un ensemble d’éléments rendant l’environnement numérique contraignant, mais également l’environnement fiscal puisque la digitalisation des procédures permettrait une meilleure collecte des recettes, ce qui est le principal cheval de bataille du gouvernement de la transition.