Gabon : 80% des fonctionnaires issus du recrutement direct
Le recrutement d’un agent à la fonction publique obéit à un processus qui implique plusieurs entités administratives. Si légalement la voie de concours est la norme, ces dernières années, les services de l’État ont usé du mécanisme du recrutement direct, au point de l’ériger en norme de recrutement des agents publics. C’est en tout cas ce qui ressort du rapport du dernier recensement biométrique des agents de l’Etat, rendu public en 2021.
Ces dernières années, le respect des normes juridiques en vigueur a été le cadet des soucis du régime d’Ali Bongo. Envisagé par le législateur comme un gage d’égal accès des Gabonais à la fonction publique et comme une manière de valoriser la compétence, le concours pour l’accès à la Fonction publique a été considérablement marginalisé, au mépris de la loi.
Un recours abusif aux recrutements directs
Alors que la loi n° 8/91 du 26 septembre 1991 portant statut général des fonctionnaires institue le concours comme la seule voie d’accès à la Fonction publique, l’usage du recrutement direct est toutefois préconisé dans des cas particuliers. En effet, la loi prévoit des concours internes, qui concernent les personnes déjà intégrées et externes, pour les personnes qui ne figurent pas sur la liste des effectifs. Cependant, la loi n’a pas été respectée ces dernières années, si on en croit le rapport.
En effet, si le recrutement direct est privilégié pour les emplois qui ne peuvent être pourvus par voie de concours, le document de 116 pages révèle que se sont 80% des effectifs qui ont été recrutés par ce mécanisme. Une violation flagrante de la loi qui pourrait en partie expliquer les maux qui minent l’administration publique. Avec l’arrivée au pouvoir des Hommes en armes, ne reste plus qu’à espérer que les réformes envisagées dans ce secteur prennent en compte cet aspect.