Gabon : 4 ans après le départ de Veolia, la SEEG déjà en faillite ?
C’est en tout cas ce qu’aurait indiqué Sylvère Biteghe aux partenaires sociaux de la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG). Selon le porte-parole du Syndicat national des travailleurs du secteur de l’eau et de l’électricité (SYNTEE+), le Directeur général par intérim aurait révélé que l’entreprise ferait face à une crise sans précédent qui imposerait la liquidation pour faillite ou la réduction des salaires.
Reprise entièrement par l’État gabonais en février 2019 après le départ forcé de Veolia, la Société d’énergie et d’eau du Gabon semble aller de mal en pis. Son passage sous pavillon du Fonds gabonais d’investissement stratégique (FGIS) n’aurait pas stoppé l’hémorragie. À telle enseigne qu’en 4 ans de gestion publique ponctuée par la nomination de 7 Directeurs généraux, l’entreprise pourrait fermer boutique.
La SEEG au bord du gouffre ?
En hausse sous Veolia jusqu’en fin 2018, les recettes de la SEEG ont continuellement chuté. D’ailleurs, si au 30 septembre 2020, les recettes sur le segment eau étaient de 18,129 milliards de FCFA, l’année d’après a été plus difficile. L’entreprise passée sous pavillon du Fonds gabonais d’investissement stratégique affichait des recettes en recul de 4,8% soit seulement 17,265 milliards de FCFA au 30 septembre 2021.
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Une situation jugée alarmante pour le Directeur général par intérim Sylvère Biteghe. Ce dernier aurait révélé aux partenaires sociaux qu’il ne leur restait que deux options.« La première, c’est la déclaration de la faillite avec toutes les conséquences que cela comporte. La deuxième proposition, c’est la réduction des salaires », a indiqué Eric Josué Bouanga Moussavou, porte-parole du Syntee+.
Choisir entre la peste et le choléra !
C’est l’épineuse équation à résoudre par les agents de la nébuleuse Société d’énergie et d’eau du Gabon. Pour tenter de faire survivre cette entité, le Directeur général par intérim aurait suggéré aux partenaires sociaux de miser sur l’acceptation de la réduction des salaires. Une possibilité insoutenable pour ces derniers.Car réduire les salaires revient à faire face à l’inflation avec moins de revenus.
Seulement, le Syntee+ dénonce une fuite en avant. Car d’autres facteurs devront être pris en compte. « Même si on arrivait à réduire nos salaires pour faire des économies, tant que ces charges ne bougent pas, nous allons toujours avoir des difficultés de trésorerie », a conclu Eric Josué Bouanga Moussavou. Non sans évoquer les charges d’exploitations liées à la production.