Gabon: 300 000 personnes contre la dépénalisation de l’homosexualité
C’est à faveur d’un entretien fleuve accordé à notre confrère La Loupe le dimanche 18 juillet dernier que le président du parti politique « Les Démocrates » est revenu sur la rupture sociale entre les gouvernants et les gouvernés. À titre illustratif, Guy Nzouba Ndama a révélé qu’au terme d’une pétition, « 300 000 Gabonais et Gabonaises » se sont dis opposés à la dépénalisation de l’homosexualité.
Tour à tour validé par l’Assemblée nationale et le Sénat, respectivement les 23 juin et 29 juin 2020, le projet de loi portant dépénalisation de l’homosexualité avait été signé par Ali Bongo Ondimba le 7 juillet de la même année. Une procédure qui laisse penser que la population gabonaise a, dans un élan progressiste, donné son quitus à la liberté pour les lesbiennes, gays, bisexuelles, trans, queers, intersexes et asexuelles (LGBTQ+).
Pourtant, il ressort que cette approbation n’aurait été l’émanation que des élus locaux sans tenir compte des aspirations du peuple dont ils sont censés porter la voix devant l’hémicycle. Toute chose qui démontre un manque de dialogue entre les gouvernants et les gouvernés, à l’origine du flou autour des décisions prises au sommet de l’État. À ce propos, Guy Nzouba Ndama, président du premier parti politique de l’opposition « Les Démocrates » a déploré la « sourde oreille » faite par Rose Christiane Ossouka Raponda vis-à-vis de leur main tendue.
En effet, dans une interview accordée à La Loupe, le leader politique a révélé que « au terme d’une pétition nationale initiée par Les Démocrates contre la dépénalisation de l’homosexualité au Gabon, près de 300.000 Gabonais et Gabonaises, ont apposé leurs signatures sur le document qui leur était soumis ». À la suite de quoi, une demande d’audience aurait été formulée afin de « remettre les conclusions de ladite pétition », précise-t-il.
Une attitude qui s’accommode mal avec l’appel au dialogue affiché par le Chef de l’Etat Ali Bongo Ondimba. Autant dire qu’il règne une cacophonie institutionnelle qui ne pourrait être préjudiciable qu’à notre pays. Aussi, dans un pays où à peine 40% de la population participe activement à la vie politique, il semble judicieux de ne pas négliger ce type d’indicateurs. Ce qui revient à dire que près de la moitié de la population gabonaise aurait été contre ledit projet de loi qui continue de faire couler encre et salive.