Gabon : 1 an d’emprisonnement en cas d’injure contre une ethnie
Si les invectives sont devenues monnaie courante dans notre pays en raison de la légèreté de leur portée pour certains, la réalité est que ces groupes de mots péjoratifs sont des atteintes à la dignité et l’intégrité. Ainsi, conscient de la gravité de l’injure, le législateur a prévu une peine de 1 an d’emprisonnement assortie d’une amende d’un million et ce, si la victime est un groupe ethnique.
Au Gabon, la frontière entre l’injure et la blague est infime. Il n’est plus rare que dans des discussions, des propos déplacés soient prononcés envers un groupe de personnes que rapprochent un certain nombre de caractères de civilisation, notamment la langue et la culture. Bien que banalisé, cette infraction relève du pénal et expose l’auteur à la peine privative de liberté et à une amende en guise de réparation.
L’injure contre l’ethnie lourdement réprimée au Gabon
Définie au sens sociologique comme une multitude d’hommes, ayant la même origine, vivant dans le même État et sous les mêmes lois, la Nation est une notion fondatrice du vivre-ensemble. Au Gabon, les autorités publiques se heurtent malheureusement à l’incivisme d’une frange de la population qui continue d’évoluer en vase clos de la règle de droit qui s’applique pourtant à tous.
C’est notamment le cas en matière d’injures envers un groupe ethnique. À cet effet, l’article 286 du Code pénal dispose que « le maximum de la peine d’emprisonnement est d’un an au plus si l’injure a été commise envers un groupe de personnes appartenant, par leur origine, à une religion, à une ethnie ou à une race déterminée ». Cette peine est assortie d’une amende de 1 million FCFA
De la nécessité de conserver l’unité nationale
Injurier tout un groupe ethnique ou racial est une atteinte flagrante à la dignité humaine à travers certains propos à peine croyables. En ce sens que les discours de haine sont une volonté manifeste de récuser la richesse de la diversité culturelle, l’aspiration à vivre ensemble et de nier également les valeurs de la démocratie. Y compris récuser la liberté d’expression dans le respect de la pluralité des opinions.
Pourtant les instruments internationaux promeuvent et défendent cette diversité qui permettra au Gabon de devenir un État-Nation. Toute chose qui légitime la position du législateur gabonais qui a décidé de sévir à l’encontre des auteurs de cette information. Et ce, afin que des expressions péjoratives de type « les fang sont des barbares ou les massango et les kota servent à quoi ? » disparaissent de la place publique. Les réseaux sociaux n’étant pas un espace de non-droit.