Franck Ndjimbi: «le crédit carbone est un leurre pour l’économie gabonaise»
Invité sur le plateau de l’émission « Le canapé rouge » éditée par Global Media Time, l’expert en gestion durable des forêts est revenu sur une notion vendue comme une nouvelle ressource assimilable au Pétrole. Pour Franck Ndjimbi, « le crédit carbone est un leurre pour l’économie gabonaise » car il ne s’agit que d’une forme de financement de projets par les plus gros pollueurs.
Si le Fonds gabonais d’investissements stratégiques a fondé le Crédit carbone comme un apport aux recettes de l’État, la vérité est qu’il ne s’agirait que d’idée reçue et savamment entretenue par ceux qui y croient. C’est le postulat défendu par Franck Ndjimbi interrogé sur cette notion qui prend de l’ampleur dans les discours du gouvernement. Pour l’expert en gestion durable des forêts, le crédit carbone comporte plus d’inconvénients que d’avantages pour le Gabon.
Étant une compensation des pays pollueurs, le Crédit carbone porte atteinte à la souveraineté d’un État dans la gestion des ressources naturelles et les questions environnementales. Et pour cause, ces financements de projets visant à la préservation de la forêt, apprivoisent tous les bénéficiaires. Pour ce dernier, cette notion est un « instrument de néolibéralisme » labellisée par la Banque mondiale.
Désireux de lever toute équivoque sur l’incompréhension grandissante dans l’opinion, Franck Ndjimbi a rappelé la dichotomie entre cette nouvelle ressource et l’or noir. « Le crédit carbone n’est pas une ressource qui va permettre d’abonder le budget de l’Etat ou le trésor public. Le crédit carbone ce sont des projets portés par l’émetteur et le détenteur de crédit et financés par les Etats qui veulent compenser leurs émissions de gaz à effet de serre », a-t-il souligné. Un éclaircissement qui tombe à point nommé.