France : des élus pour une confiscation des biens mal acquis des Bongo pour en faire des logements pour les Français
La chute d’Ali Bongo le 30 août dernier a remis au goût du jour l’épineuse question des biens dits mal acquis. Si les autorités de la transition ne se sont pour l’heure pas prononcées sur ce sujet, des élus français issus du Parti communiste français (PCF) entendent proposer une mise à disposition des biens recensés dans la capitale française, à la Mairie de Paris. C’est en tout cas ce que révèle la chaîne de télévision privée française BFMTV.
Réduire le déficit en logements sociaux dans la capitale française, en retournant 21 propriétés parisiennes appartenant aux Bongo, à l’Etat français qui se chargera de les céder à la Mairie de Paris. Cette proposition sera soumise au Conseil de Paris le 3 octobre prochain par des élus communistes. Ces derniers affirment s’appuyer sur une décision de justice rendue en 2022 par la Cour d’appel de Paris.
Une décision de justice de 2022 comme motivation
En 2022, la Cour d’appel de Paris a rendu une décision au fondement duquel entendent s’appuyer les élus communistes pour motiver leur proposition. En effet, la juridiction française avait considéré que « ces propriétés ont été acquises avec de l’argent issu de détournements de fonds publics et des sommes considérables provenant du délit de corruption des sociétés pétrolières, notamment Elf Aquitaine, aujourd’hui TotalÉnergies », rapporte BFMTV.
Ainsi, sur les 28 propriétés recensées par le journal Libération dans toute la France et dont la valeur est estimée à plus de 55 milliards de FCFA, les élus du parti d’extrême gauche en ont identifié 21 dans la capitale. Si une telle demande venait à aboutir, l’Etat Gabonais pourrait donc se voir priver d’une manne financière importante, dans un contexte politique et économique déjà défavorable.
Un manque à gagner considérable pour l’Etat Gabonais
Si à l’instar de la justice française, Libreville et Paris peuvent objectivement tomber d’accord sur une origine frauduleuse d’un tel patrimoine, la société civile Gabonaise a pour sa part toujours estimé que ces biens ont été acquis grâce à de l’agent public gabonais. Ce qui, aux yeux de la loi, ne devrait pas justifier un accaparement de ce patrimoine par l’Etat Français.
C’est pourquoi, pour de nombreux compatriotes, les biens saisis par la justice française, dont certains estiment que l’estimation faite par Libération est sous-évaluée, devraient logiquement être rétrocédés à l’Etat Gabonais. Un patrimoine qui devrait permettre à la fois de régler la question du mal logement dans le pays, mais aussi d’aider de nombreux étudiants gabonais en France concernés par le mal logement.