Fougamou : les patients contraints de débourser 80 à 150 000 FCFA pour une évacuation par ambulance

Dans un contexte sanitaire déjà précaire, les populations de Fougamou, et ceux du département de Tsamba-Magotsi en général, se retrouvent face à des difficultés supplémentaires en matière d’évacuation médicale. En effet, plusieurs semaines après que le président de la République, Brice Clotaire Oligui Nguema, ait doté l’hôpital départemental d’une ambulance flambant neuve, la réalité sur le terrain semble très éloignée des attentes ambitieuses de cette initiative.

Jusqu’à récemment, l’hôpital de Tsamba-Magotsi fonctionnait sans aucune ambulance, ce qui compliquait considérablement les déplacements des patients vers des établissements de santé mieux équipés. L’arrivée de l’ambulance avait soulevé une vague d’espoir parmi les populations locales, qui voyaient là une réponse potentielle à un besoin urgent. Cependant, cet espoir aurait rapidement fait place à la déception.

L’ambulance, un luxe pour les populations de Fougamou

Selon les informations relayées ce mercredi 05 novembre par le quotidien L’Union, la direction de l’hôpital départemental aurait mis en place des mesures d’exploitation de l’ambulance qui susciterait l’indignation auprès des populations. En effet, pour toute évacuation vers les villes les plus proches, comme Mouila ou Lambaréné, les familles des malades doivent désormais s’acquitter d’un montant minimum de 80 000 FCFA. Pour des trajets vers Libreville, ce coût grimpe à 150 000 FCFA. 

Des montants astronomiques qui de facto excluraient de nombreux citoyens, en particulier ceux des couches les plus défavorisées de la population, qui hésitent même à solliciter un service pourtant destiné à les aider. Interrogés sur les raisons de ces tarifs prohibitifs par nos confrères, les responsables de l’hôpital auraient choisi de ne pas répondre, laissant ainsi les familles continuer à porter le poids de cette situation. 

Un silence méprisant qui ne fait qu’accentuer le sentiment d’abandon ressenti par les populations, qui voient leur droit à des soins de santé accessibles de plus en plus restreint. Alors que le pays s’efforce de renforcer son système de santé, les dysfonctionnements observés à Fougamou soulignent l’urgence d’une réforme profonde. La mise à disposition d’un véhicule de secours doit être accompagnée de mesures d’accès équitables pour tous les citoyens, indépendamment de leur situation financière. Tant que ces problèmes ne seront pas résolus, le calvaire des malades et de leurs familles continuera, soulignant une réalité préoccupante où le droit à la santé semble se transformer en privilège.