Fitch Ratings : Plan national de développement pourrait compromettre le retour à l’ordre constitutionnel
En révisant la note souveraine du Gabon ce vendredi 26 janvier 2024, la faisant passer de B- avec perspectives négatives à B- avec perspectives stables, l’agence de notation américaine a dans le même temps alerté sur ce qui pourrait remettre en cause la durée de transition. Ainsi, pour Fitch Ratings, « le retour à l’ordre constitutionnel pourrait être retardé étant donné le court délai du programme ambitieux et la faiblesse institutionnelle du Gabon ». Rien que ça.
A la tête du pays depuis le 30 août dernier et le coup d’Etat, le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) s’est depuis, fixé un certain nombre de missions. Au nombre de celles-ci, la révision constitutionnelle pour un retour d’ici deux ans à l’ordre de celui-ci. Seulement voilà, entre défis structurels et infrastructurels, le CTRI a dû se doter d’un Plan National de Développement qui couvre la période 2024-2026, soit un an de plus que la durée prévue de la transition.
En effet, axé sur 5 piliers allant du développement des infrastructures stratégiques à la réforme des institutions, ce nouveau programme ambitieux devrait à terme favoriser « l’amélioration de la Gouvernance de l’État, la restauration de la confiance du peuple Gabonais, la transparence et la prospérité pour la Nation » selon les mots du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema. Sauf que courant sur trois ans, il devrait dans le même temps retarder « le retour à l’ordre constitutionnel » comme l’affirme Fitch Ratings.
Un délai trop court pour un dialogue national objectif, la rédaction d’une nouvelle constitution et la mise en oeuvre du PNDT
Pour l’agence de notation américaine qui vient de dresser un premier bilan à mi-parcours de la transition, « le court délai du programme ambitieux et la faiblesse institutionnelle du Gabon » pourraient logiquement remettre en cause la durée de la transition. Toute chose qui, ajoutée à l’ambition des nouvelles autorités d’élaborer un nouveau code électoral, pourrait également modifier le calendrier électoral qui prévoit des élections libres et équitables pour le mois d’août 2025.
Confirmant au passage la volonté du CTRI de s’inscrire dans le temps, ce retour à l’ordre constitutionnel devrait au regard des éléments précités, être retardé d’au moins un an si l’on suit le calendrier triennal dans lequel s’inscrit le PNDT. Un message implicite de la part des nouvelles autorités qui entendent pourtant « restaurer la confiance du peuple gabonais » en améliorant la gouvernance de l’État. A noter toutefois, le satisfécit de Fitch Ratings sur « l’apaisement des incertitudes politiques suite à la formation d’un gouvernement de transition comprenant la société civile, des membres de l’opposition et de l’ancienne administration Bongo ».