Energie: la Corée du Sud appelle le Gabon à prendre le train de la révolution de l’hydrogène
Réunis pour un séminaire axé sur les questions énergétiques, infrastructurelles et pétrolières, les autorités gabonaises ont été invitées par les autorités sud-coréennes, à prendre le train de la révolution de l’hydrogène. Il faut dire que dans un monde en pleine mutation, les annonces concernant des moyens de transport fonctionnant à l’hydrogène se multiplient. Toute chose qui devrait logiquement faire prendre conscience au gouvernement gabonais d’un potentiel de cette « énergie du futur » comme l’a indiqué Cho Sung Whan, consultant spécialisé qui accompagnait l’ambassadeur de Corée du Sud lors de ce séminaire.
Faut-il attendre de voir les énergies fossiles marquer le pas pour enfin se décider à miser sur de nouvelles sources, où au contraire changer son fusil d’épaule? C’est tout l’enjeu pour le Gabon, qui se trouve à la croisée des chemins entre une industrie pétrolière vacillante comme en témoignent la baisse de 1000 milliards de FCFA en dix ans des recettes de l’or noir, et une révolution verte symbolisée par l’hydrogène. Une source d’énergie renouvelable, qui apparaît pour certains spécialistes comme Cho Sung Whan qui accompagnait l’ambassadeur de Corée du Sud lors de ce séminaire sur les infrastructures et l’énergie, comme « l’énergie du futur ».
En effet, « vecteur d’énergie », comme l’électricité ou la chaleur, et non source d’énergie primaire comme peuvent l’être le gaz, la biomasse ou encore le pétrole, dont le Gabon est huitième producteur africain, l’hydrogène apparaît comme un véritable palliatif. Toute chose ayant amené la Corée du Sud, l’un de ces principaux importateurs, à inviter le Gabon à en produire. Une exhortation logique, tant le pays dispose des principaux atouts pour produire cette énergie « verte », à commencer par le CO2 émis lors de la production par transformation des énergies fossiles dont le pétrole et le gaz (référence faite au torchage notamment).
Représentant un gros potentiel de diminution de gaz à effet de serre (GES) dont le Gabon s’est fait maître, mais également un énorme potentiel économique dans la mesure où les pays européens notamment investissent de manière conséquente dans ce marché en pleine expansion à commencer par la France, ce développement de l’hydrogène apparaît donc comme un véritable pari pour l’avenir. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard, si le Maroc, pays « ami » et « frère » du Gabon, y investit des sommes colossales pour son développement chaque année, à tel point que Marrakech, sa principale ville touristique, devrait bientôt voir ses véhicules ne rouler qu’avec cette solution.
Offrant par ailleurs un potentiel d’emploi et de développement entrepreneurial immense, dans un pays qui compte plus de 50% de jeunes de moins de 30 ans et qui sont d’ailleurs les principaux créateurs d’emplois selon les données compilées par le Guichet unique, l’hydrogène pourrait donc permettre au Gabon de rattraper des décennies de retard. Même si le défi est immense, au regard du faible niveau d’infrastructures ne permettant pas un développement tous azimuts et surtout de l’absence d’optimisation des ressources, cette question bien que complexe, mérite qu’on s’y attarde. D’autant que la Corée du Sud, pays des géants industriels Samsung, Hyundai, ou encore Daewoo, est prête à nous accompagner.