Eligibilité présidentielle : Ndong Sima juge démagogique l’exclusion sur le critère d’âge
Il sort très rarement de sa réserve pour donner son regard sur le déroulement de la transition, pour laquelle il est l’un des acteurs majeurs. Portant, dans un entretien accordé au magazine Jeune Afrique le 26 juin dernier, le Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima a exprimé un désaccord profond avec le Comité pour la Transition et la restauration des institutions (CTRI), a propos du plafonnement de l’âge pour l’éligibilité à la fonction de président de la République.
Si lors de la conférence de presse qu’il a animée le 18 juin dernier le Premier ministre de Transition, Raymond Ndong Sima avait déjà laissé transparaître quelques signes de désaccord par rapport à certains sujets en lien avec les recommandations du dialogue national, l’interview accordée à Jeune Afrique apparaît comme une clarification. En effet, le locataire du 02 décembre a ni plus ni moins qualifié de démagogique l’exclusion de compatriotes des élections sur le critère d’âge.
Un point de rupture entre Ndong Sima et le CTRI ?
Si lors de cette interview, Raymond Ndong Sima a réaffirmé qu’il bénéficié toujours de la confiance de l’homme fort du palais Rénovation, il faut dire que sur certains points en lien avec les réformes institutionnelles en cours, le chef du gouvernement de transition, qui avait d’ailleurs été absent des débats lors des assises du Dialogue national, affiche clairement sa démarcation. En effet, au sujet de l’âge requis pour être éligible, l’ancien membre d’Alternance 2024 n’est pas allé de main morte.
« Rien ne me paraît plus démagogique que de poser le problème de cette façon. Je considère cela comme des billevesées car, dans la vie publique, qu’importe le pays, l’âge n’a aucune importance décisive », a-t-il indiqué. Multipliant des exemples pour démontrer l’absurdité d’une telle recommandation, Raymond Ndong Sima pointe un fait implacable « Voyez ce qui s’est passé dans notre pays ces dernières années en matière de distraction de fonds publics et de mauvaise gouvernance. N’étaient-ce pas des jeunes qui étaient à la manœuvre ? », s’interroge-t-il avant de poursuivre « Ceux qui sont à l’origine d’une telle proposition sont des mesquins tentant de prendre une revanche déloyale sur leurs rivaux ». Il faut dire que la sortie du chef du gouvernement traduit à l’évidence des désaccords profonds au sein du gouvernement de Transition.