Élections Gabon 2023 : multiplication d’actes de sabotage de la campagne de l’opposition
Alors que les organisations internationales alertent depuis quelques jours sur le climat de violence verbale qui prévaut à l’approche des élections générales, les nombreux actes de sabotage dont sont victimes les opposants sont en totale contradiction avec le discours de paix prôné par le gouvernement. Ce 22 août 2023, un énième acte a été relevé du côté d’Akanda avec la dégradation d’affiches du candidat aux locales Jean Gaspard Ntoutoume Ayi.
Les autorités gabonaises entretiennent-elles un climat de nature à détériorer le vivre ensemble des populations ? C’est la question que l’on est en droit de se poser à la lumière de la multiplication de faits délictuels et d’intimidations dont sont victimes les opposants à l’approche des scrutins électoraux.
Le 29 juillet dernier, le premier ministre, chef du gouvernement recevait l’ensemble du corps diplomatique accrédité au Gabon afin d’apporter aux partenaires, des garanties d’élections libres, transparentes et apaisées. Moins d’un mois après, le gouvernement gabonais brille par son incapacité à garantir la sécurité lors des réunions publiques d’opposants et à leur assurer un libre-accès à l’ensemble du territoire national.
Une politique gouvernementale d’intimidation de nature à saper la paix ?
En effet, si le candidat Ali Bongo Ondimba peut mener une campagne électorale sans entraves, les opposants ne peuvent pas se targuer d’un tel privilège. De l’enquête restée lettre morte à la suite de l’attaque du meeting d’Alexandre Barro Chambrier à Franceville, à la récente interdiction de la délégation du candidat Albert Ondo Ossa de se rendre à Koulamoutou par voie aérienne, on est tenté de s’interroger sur les véritables pourvoyeurs de violence.
Pour rappel, plusieurs opposants et acteurs de la société civile alertent depuis plusieurs mois déjà sur l’instrumentalisation par les autorités gabonaises du processus électoral, dans l’optique de favoriser la réélection du candidat sortant. En effet, le climat s’est détérioré depuis la modification en catimini par le parlement du code électoral, suivi de l’instauration par le CGE du bulletin unique, qui porte selon certains spécialistes, gravement atteinte à la démocratie gabonaise.