Économie verte : le Gabon, parmi les pionnier dans la mise en œuvre de la contribution carbone

Lors du dernier sommet de l’Union africaine consacré aux enjeux climatiques, le Gabon a été salué comme un modèle régional pour sa mise en œuvre efficace des mécanismes de contribution carbone. Cette reconnaissance témoigne de la pertinence de la vision du pays et de l’engagement solide de son administration en faveur d’une transition écologique efficace. 

En effet, cette avancée s’inscrit dans le cadre du leadership exercé par Brice Clotaire Oligui Nguema, président de la République, qui place l’économie verte au cœur de la stratégie de développement et de souveraineté nationale. Ainsi, le Gabon se positionne comme le deuxième pays africain, après Djibouti, à instaurer un tel mécanisme, confirmant son rôle de pionnier sur la scène continentale.

Pionnier dans la régulation des émissions carbone, Djibouti déploie, depuis près de deux ans, l’Africa Sovereign Carbon Registry (ASCR), inspiré par le système d’échange de quotas d’émissions de l’UE (EU-ETS), qui entrera en vigueur le 1er janvier 2024. Ce système impose à chaque navire ou avion transitant par Djibouti de compenser une partie de ses émissions de CO₂, à hauteur de 17 dollars par tonne, un tarif compétitif comparé aux 85 dollars exigés par l’UE et aux prix variant entre 100 et 380 dollars selon le degré de pollution des navires, préconisés par l’OMI.

Positionné comme pro-business et conforme aux Accords de Paris, l’ASCR s’avère bénéfique pour l’État en lui permettant de récolter directement des fonds, réinvestis dans des projets liés à la transition énergétique et à l’adaptation au changement climatique. Grâce à ce dispositif, les autorités djiboutiennes ont déjà collecté plusieurs dizaines de millions de dollars, démontrant l’efficacité de ce modèle.

Contribution carbone, une opportunité pour l’économie nationale

Le Gabon, en intégrant ce type de mécanisme, pourrait ainsi récolter plus de 20 milliards FCFA de nouvelles recettes annuelles, exclusivement dédiées au financement d’investissements verts et à la création de filières durables. Cette démarche ouvre également des perspectives pour soutenir la transformation locale du bois, la valorisation des sous-produits sur l’ensemble de la chaîne de valeur, et le développement de secteurs stratégiques tels que la bioéconomie et l’écotourisme, porteurs d’emplois et d’innovation. Le Gabon ambitionne de devenir un véritable centre de croissance verte en Afrique, avec le soutien d’infrastructures modernes respectant des normes internationales.

« À mesure que le Gabon réajuste ses ambitions budgétaires, la contribution carbone s’impose comme une source de recettes prévisibles et diversifiées. Ce projet illustre la détermination du pays à bâtir une économie moins dépendante des hydrocarbures et à valoriser durablement ses ressources naturelles, tout en renforçant la confiance des acteurs de la communauté internationale », a souligné Scyrielle P. Sende Etali, administrateur-directeur général de l’Agence gabonaise pour le développement de l’économie verte (Agadev) dans une récente tribune. 

Cette orientation ambitieuse vers une économie verte marque un tournant significatif dans la stratégie de développement durable du Gabon et positionne le pays comme un acteur clé dans la lutte contre le changement climatique en Afrique.