Eau et énergie : Philippe Tonangoye chiffre à 2 000 milliards FCFA les besoins d’investissements sur 7 ans

Invité mercredi 14 août 2025 sur le plateau de Gabon Première pour dresser le bilan des 100 premiers jours du gouvernement, le ministre de l’Accès universel à l’eau et à l’énergie, Philippe Tonangoye, a livré un constat sévère sur l’état des infrastructures du pays. Selon lui, il faudra mobiliser environ 2 000 milliards de francs CFA sur les sept prochaines années pour rattraper trois décennies de sous-investissement et de mauvaise maintenance.
Un retard abyssal dans les infrastructures. « Il n’y a pas eu d’investissements, il n’y a pas eu de maintenance de ces équipements », a-t-il lancé, rappelant que la dégradation des installations hydrauliques et énergétiques dure depuis 25 à 30 ans. Résultat : la capacité installée du Gabon plafonne à 700 MW, un niveau jugé très insuffisant pour répondre aux besoins croissants des ménages et de l’industrie, au moment même où les autorités veulent accélérer la transformation locale des matières premières.
Le ministre a souligné que le Grand Libreville concentre 70 à 80 % de la population, soit environ 1,8 million d’habitants, mais que le pays compte aussi 52 communes, 48 départements et plus de 3 000 villages qui restent largement sous-équipés. « Étendre l’accès à l’eau et à l’énergie sur tout le territoire est impératif », a-t-il insisté.
2 000 milliards FCFA pour une reconstruction en profondeur
Présentant son plan d’action lors du récent séminaire gouvernemental, Philippe Tonangoye a défendu l’idée d’investissements massifs et continus : « Il nous fallait à peu près 2 000 milliards de francs CFA d’investissements qu’il faut mettre là-dedans par an sur 7 ans », a-t-il expliqué, évoquant un effort collectif à assumer avec le ministère du Budget.
Ce plan vise à moderniser des infrastructures devenues obsolètes et à assurer un approvisionnement fiable pour accompagner le développement économique et industriel du pays. « Le niveau de performance aujourd’hui se rapproche beaucoup plus de la médiocrité », a-t-il martelé, pointant du doigt la gestion défaillante de la SEEG, jugée incapable de garantir un service de qualité.
« Aller à la racine du problème »
Pour le ministre, il ne s’agit plus de colmater des brèches, mais de traiter les causes profondes de la crise. Il a comparé la situation à « un arbuste dont les feuilles jaunissent », estimant que la solution doit aller « à la racine ». Un travail de fond aurait déjà commencé, selon lui, avec l’identification des causes mères de la crise énergétique et hydraulique.
Malgré ce constat accablant, Philippe Tonangoye a affiché la volonté du gouvernement de relever ce défi stratégique : « Nous devons durablement améliorer ces services pour que chaque Gabonais, en zone urbaine comme en zone rurale, ait accès à l’eau et à l’électricité. »
GMT TV