Diplomatie environnementale et climatique sous l’ère CTRI : un leadership diplomatique renforcé
Le leadership de la République Gabonaise tant sur la scène internationale que continentale et sous régionale sur les questions environnementales, climatiques et de conservation de biodiversité, conformément aux Accords Multilatéraux sur l’Environnement (AME) dont l’Agenda 2030 des Nations Unies, l’Agenda 2063 de l’Union africaine et l’Accord de Paris, est un acquis que les nouvelles autorités gabonaises comptent conserver en cherchant à maintenir le lien entre la protection de l’environnement y compris la biodiversité avec le bien-être social des populations et le développement économique du pays.
En effet, faut-il le rappeler, le 30 aout 2023, le Gabon a connu un coup de libération conduisant à des mutations politiques avec la création du Comité de la Transition pour la Restauration des Institutions (CTRI), ayant à sa tête le Général de brigade Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA Président de la République, Chef de l’Etat.
Depuis son arrivée au pouvoir, il a répondu présent aux grands rendez-vous sur le climat et l’environnement notamment du 26 au 28 octobre 2023 lors du Sommet des Trois Bassins Tropicaux et Forestiers Humides du monde (Amazonie, Congo et Borneo-Mekong Asie du Sud Est), organisé 12 ans après la première rencontre, par Son Excellence Monsieur Denis SASSOU-NGUESSO, Président de la République du Congo, Président de la Commission Climat du Bassin du Congo.
Sommet organisé dans le cadre de la décennie des Nations Unies pour la restauration des écosystèmes, la première coalition mondiale pour la restauration de 350 millions d’hectares d’écosystèmes terrestres et aquatiques. Et dont deux des principaux objectifs étaient : définir et adopter les grandes lignes de la mise en place progressive d’une gouvernance et développer les coopérations (politiques, économiques, scientifiques et techniques) sous régionales et intercontinentales et renforcer les capacités dans les trois bassins.
C’était l’occasion pour Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA de réaffirmer l’engagement de son pays pour la sauvegarde de la biodiversité, la protection des forêts et encourager les acteurs et décideurs de la gouvernance climatique à privilégier la solidarité entre les Etats. Dans son discours, il ressort clairement que les efforts consentis par son prédécesseur Ali BONGO ONDIMBA pour faire du Gabon un pays incontournable en matière de diplomatie verte se poursuivront par Lui et son Gouvernement dirigé par Monsieur Raymond NDONG SIMA, Premier Ministre à travers deux Ministères sectoriels que sont le Ministère de l’Environnement, du Climat et du Conflit Homme Faune et le Ministère des Eaux et Forêts.
Si le Président de la Transition l’a fait savoir depuis sa prise de pouvoir, il n’a pas manqué de le rappeler en prenant la parole lors de son allocution circonstancielle le 28 octobre 2023 à Brazzaville : « En ces temps de reconstruction et réconciliation nationale approuvé et salué par l’ensemble du peuple gabonais, Mon pays vient réaffirmer ici, avec force et vigueur, sa détermination à assumer ses engagements internationaux dans la protection des écosystèmes, la gestion durable des ressources naturelles et la lutte contre les changements climatiques »
Cet engagement sera visible grâce à la préservation du patrimoine naturel, la prospérité économique et le bien-être social qui pour le nouvel homme fort du Gabon le Président de la Transition, « estime que l’heure est arrivée pour la communauté internationale de soutenir en retour les efforts du Gabon » dans la protection de l’environnement.
Un mois plus tard seulement après ce Sommet des Trois Bassins Forestiers Tropicaux Humides, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA a fait le déplacement à la 28ème Conférence des Parties (COP28) de la Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) organisée du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï aux Emirats Arabes Unis. Fidèle à son propos lors du Sommet des 3 Bassins, le Président de la République Gabonaise a affirmé d’un ton ferme que les gabonais ne se nourrissent pas de « certificats de bonne conduite ». La lutte contre les changements climatiques doit être liée avec le développement économique, le développement des entreprises, la création d’emplois et l’amélioration du bien-être des populations.
C’était également l’occasion de présenter le projet du Gabon de construire une ville nouvelle durable, une ville éblouissante et fière tout en mettant un effort particulier sur la préservation des écosystèmes, afin de léguer un avenir durable à ses enfants et au monde. Au terme de son allocution, il a exhorté les participants à faire preuve d’unité et de résilience. « Je formule le vœu ici à Dubaï que l’unité du genre humain face aux changements climatiques conduisant à un essor vers la félicité d’un monde plus riche, plus résilient »
Lors de la sixième session de l’Assemblée des Nations Unies pour l’Environnement (UNEA-6) du 26 février au 1er mars 2024 à Nairobi au Kenya, le Président de la Transition n’a pas manqué là encore de tronquer son treillis militaire contre un costume civil pour faire entendre la voix du Gabon. En effet, placée sous le thème « Des actions multilatérales efficaces, inclusives et durables pour lutter contre le changement climatique, la perte de la biodiversité et la pollution ». C’était l’occasion pour les participants de mettre un accent sur le renforcement du multilatéralisme environnemental face à la triple crise planétaire sur le changement climatique, la pollution et la perte de la biodiversité.
Pour le Gabon, il était question pendant cette grande messe, de proposer une batterie de solutions telles que la création des conditions pour la valorisation économique du capital naturel, la justice dans la gouvernance environnementale et la mobilisation générale des pays. « Mobilisons-nous pour faire face ensemble aux défis de notre humanité menacée » a-t-il déclaré. Dans son allocution de circonstance, Son Excellence, le Général de brigade, Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA est revenu sur les engagements pris par le Gabon en matière d’environnement depuis cinq décennies. Il s’agissait entre autre de l’ordonnance relative à la lutte contre la pollution par le plastique à usage unique ; la création de 13 parcs nationaux ; la création d’un réseau de 20 parcs marins et réserves aquatiques soit 26% des eaux territoriales gabonaises ; la protection des éléphants ainsi qu’un bilan carbone de plus de 100 millions de tonnes nettes de CO2. C’est dire ici la volonté matérielle du Gabon à faire face au phénomène.
Bien que considéré depuis quelques années déjà comme le leader africain de la lutte contre les changements climatiques, le Gabon ne jouit toujours pas des retombées positives de ses sacrifices tant politiques que financiers en la matière. A travers ces hauts cadres mondiaux d’échange et de dialogue sur la diplomatie environnementale et climatique, il apparait clairement que la République Gabonaise, par son Président, le Général Brice Clotaire OLIGUI NGUEMA, vient de rassurer la communauté internationale, continentale et sous régionale de son leadership sur la protection de la planète en lien avec le développement économique et l’amélioration des conditions de vie des populations.
Cette affirmation pourra être illustrée, nous le souhaitons de tous nos vœux, par l’intégration d’un service sur la diplomatie environnementale et climatique dans l’organigramme du Ministère des Affaires Etrangères et celui des représentations du pays à l’extérieur. Ainsi pourrons nous assister à un renforcement des relations des trois Ministères sectoriels que sont : le Ministère des Affaires Etrangères, chargé de l’Intégration sous régionale et des Gabonais de l’Etranger, le Ministère de l’Environnement, du Climat et du Conflit Homme Faune et le Ministère des Eaux et Forêts. Une telle innovation organisationnelle devient nécessaire et opportune au regard des enjeux émergents à l’exemple de l’économie mondiale du carbone d’une part et le positionnement du Gabon sur ledit marché émergent d’autre part.
Aussi, afin d’allier développement durable, économique et amélioration des conditions de vie des populations, un pôle régional d’excellence de formation et de recherche en matière de diplomatie environnementale et climatique contribuerait non seulement à maintenir le leadership gabonais dans ce domaine, mais aussi à créer de l’emploi direct et indirect à Libreville.
Nephtalie MITOGHO,
Diplomée en histoire des relations internationales
Expert en diplomatie environnementale et climatique