Dialogue national : pour l’ONG Jeunesse sans emploi le désintérêt des jeunes tient au manque de considération des autorités
Alors que les préparatifs au dialogue national suivent leur cours, la participation de la jeunesse est au cœur des préoccupations des autorités. Si le bilan des contributions fait état d’un désintérêt des jeunes de 20 – 25 ans, l’organisation non gouvernementale, Jeunesse sans emploi, par la voix de son président, Erwan Bayackaboma invite les autorités de la Transition à s’interroger sur les causes profondes de ce désintérêt.
Depuis le premier bilan d’étape du processus de dépôt des contributions au dialogue national, les jeunes ont le sentiment d’être culpabilisés par les autorités. Si certains estiment que c’est à cette frange de la population de se saisir de l’opportunité offerte pour faire entendre leurs revendications, l’ONG Jeunesse sans emploi estime pour sa part que les jeunes n’ont pas été considérés par le CTRI depuis le début de la Transition.
Les jeunes exclus des rencontres entre le CTRI et les forces vives de la nation
A la faveur de la présentation du bilan des contributions au dialogue national le 1er décembre dernier, le ministre de la Réforme des Institutions, Murielle Minkoue-Mintsa avait indiqué que les contributions des élèves représentaient 520, contre 1 250 pour les étudiants. faisant ainsi de la tranche d’âge allant de 20 à 25 ans la moins impliquée. Si cette situation inquiète au plus haut plan les autorités de la Transition, en tête desquelles le président de la Transition, le Gén. Brice Clotaire Oligui Nguema, qui a instruit son gouvernement d’aller vers les jeunes au sein des établissements scolaires, facultés et écoles afin de recueillir leurs contributions, aucune réflexion n’a pour l’heure été menée pour comprendre les causes profondes de ce désintérêt.
Alors que les jeunes sont massivement sortis dans les rues pour acclamer la prise du pouvoir par les hommes en armes, l’étape des consultations qui s’en est suivie, et durant laquelle le chef de l’Etat a rencontré les forces vives de la nation, pourrait peut-être permettre d’apporter un début de réponse. C’est en tout cas ce que pense l’ONG Jeunesse sans emploi. « Au début de la transition, nous avons assisté à un défilé de rencontres au palais présidentiel. Le président a reçu les médias, les sages, les entreprises, les partis politiques etc. Tout le monde, sauf la jeunesse. », a déclaré Erwan Bayackaboma. Si le leader de l’ONG a indiqué que son organisation a bien répondu à cet appel à contribution, il a toutefois regretté que les choix qui concernent la jeunesse soient faits selon lui sans elle, et parfois contre elle. Dressant ainsi un parallèle entre les nominations en cours et les frustrations des jeunes diplômés à qui les autorités n’offriraient pas des opportunités au même titre que ceux qui disposent d’un carnet d’adresse.
Quoi qu’il en soit, le Porte-parole du gouvernement, Laurence Ndong a annoncé la mise en place d’un plan de recueil des contributions des jeunes, avec l’appui des coopératives et des mutuelles des établissements scolaires, écoles supérieures et facultés du pays. Une opération débutée ce 15 février et censée s’étendre jusqu’au 25 février. Reste à espérer que cette démarche produira l’effet escompté. Notons que l’ONG Jeunesse sans emploi, présente dans l’Estuaire, dans le Woleu-Ntem et dans l’ogooué-Maritime est forte de 3 000 membres, tous inscrits au Pôle national de promotion de l’emploi (PNPE).