Dialogue national : les commissaires proposent le départ des militaires français du Gabon
Le Gabon serait-il sur le point d’emboiter le pas des pays de l’Alliance des États du Sahel (AES) en demandant le retrait des militaires français sur son sol ? Si la question n’est pas à l’ordre du jour sur la table des autorités militaires au pouvoir, le sujet était l’un des points débattus au sein de la sous-commission souveraineté nationale avec comme principale proposition le départ des militaires français du Gabon.
Si lors de la prise de pouvoir le 30 août 2023 du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) dirigé par le Général Brice Oligui Nguema, les militaires s’étaient montrés rassurants quant au maintien des relations de coopération entre le Gabon et la France, le Dialogue national inclusif qui se déroule depuis le 02 avril dernier a été l’occasion de mettre sur la table les relations entre les deux pays. Des discussions qui selon le site Gabonactu portaient spécifiquement sur la révision des accords de défense.
Ainsi, au cours des travaux, les commissaires réunis au sein de la sous-commission souveraineté nationale ont bel et bien abordé cette question primordiale, car évoquant les relations historiques qui lient le Gabon et la France. D’après notre confrère, l’idée d’une révision des accords de défense et même du départ des troupes françaises figure en bonne place dans le rapport préliminaire de la sous-commission qui sera présenté ce jeudi 25 avril 2024 devant le bureau du dialogue. La question sera ensuite présentée à la grande plénière prévue ce samedi 27 avril prochain qui décidera en dernier ressort.
380 militaires français présents au Gabon
Il faut rappeler que depuis des décennies, la France dispose d’une base militaire à Libreville avec des effectifs qui variaient entre 600 et 1 200 en temps de paix, entre la fin des années 90. Ils avaient été portés et plafonnés à 380 depuis le début des années 2010. Lors de la conférence de presse portant sur le Partenariat Afrique-France, le chef de l’État français Emmanuel Macron avait annoncé mettre en place « un nouveau modèle de partenariat ».
Une nouvelle stratégie qui devrait passer par deux axes, notamment la réduction visible des effectifs français et l’augmentation des effectifs des partenaires africains et l’augmentation de l’offre de formation, d’accompagnement et d’équipements. L’idée émise donc par les commissaires lors du Dialogue national inclusif pourrait bien s’inscrire dans ce processus déjà enclenché par la France elle-même.