Démantèlement d’un réseau de faux papiers : Droit de réponse de la DGDI

Suite à la publication d’un reportage et d’un article de presse en date du Samedi 26 Juillet 2025 par votre organe de presse Gabon Media Time (GMT) indexant clairement la Direction Générale de la Documentation et de l’lmmigration (DGDI), nous exerçons par la présente, notre droit de réponse.
En effet, lesdits éléments se sont révélés diffamatoires en ce qưls portent gravement atteinte à la réputation et à l’honneur de notre administration sans apporter des preuves tangibles et irréfutables des accusations qu’ils profèrent. La DGDI soucieuse de sa responsabilité sociale ne saurait laisser se répandre et perdurer de telles contre-vérités et prendre le risque qu’elles sèment la confusion auprès de ses usagers en particulier et de tous les citoyens gabonais en général.
En prolégomènes, il me plaît de rappeler quelques principes qui ont toute leur importance pour une meilleure compréhension de tous et de chacun. Tout d’abord, il est à retenir que, logée au sein des Forces de Police Nationale, la DGDI est comme toutes les directions de l’administration policière, un corps d’Officiers de Police Judiciaire qui revêt cependant un caractère particulier tel qu ‘institué par le décret 0407/PR/MISPID portant réorganisation de la Direction Générale de la Documentation et de PImmigration du 28 mars 2013.
Au terme de ce texte, la DGDI du fait de ses missions spécialisées et de son caractère stratégique est astreinte à un devoir de réserve et de discrétion dont la portée est deux fois plus importante que dans toute autre administration. C’est à ce titre qu’elle n’a pas systématiquement recours aux médias et autres canaux de communication pour visibiliser ses activités.
Toutefois, la gravité des affirmations faites dans vos articles de presse tendant à ternir son image et à effriter la confiance de ses usagers, nous oblige à sortir de notre réserve afin de rétablir la vérité en donnant notre version des faits.
De prime abord, nous déplorons que GMT n’ait pas fait montre de plus de professionnalisme en respectant les règles déontologiques en matière de journalisme qui imposent la vérification de l’exactitude des informations à diffuser au public, et dans une situation pareille, au minimum de requérir la version du sujet incriminé. Toute chose qui a donné à ce reportage un caractère partial et dénigrant.
En effet, selon votre reportage, le réseau de fabrication de faux documents (actes de naissance, certificats de nationalité, passeports et certificats médicaux français) démantelé par la Direction Générale des Services Spéciaux (DGSS) et dont l’instigateur se trouve à la prison centrale de Libreville serait orchestré avec la bénédiction de certains agents de la DGDI.
Votre reportage reprend d’ailleurs certaines images du reportage de la Chaîne Gabon Première diffusé en date du Jeudi 24 juillet 2025 présentant une dame de nationalité camerounaise interpellée par la DGSS avec un passeport gabonais établi au sein de nos services. Il convient ici de préciser à l’ordre public national qu’il s’agit de deux affaires distinctes qui n’ont aucun lien l’une avec l’autre. De fait, la dame interpellée avec le passeport gabonais a bien précisé dans son témoignage que les documents lui avaient été fournis par une autre dame moyennant la somme de cinq cent mille Francs CFA.
Quant au réseau de faussaires géré depuis la prison centrale, il est clairement établi qu’il produit tout type de documents administratifs par ses propres moyens et son responsable n’a jamais cité une quelconque complicité avec les services de la DGDI. Mėler les deux affaires relève donc soit d’une malheureuse confusion qu’il conviendrait de clarifier, soit d’une volonté manifeste de nuire à la réputation de notre administration.
- Sur le réseau de faussaires démantelé par la DGSS, il n’existe à ce jour aucune preuve de l’implication des services ou des agents de la DGDI dans ce système. L’instigateur principal a d’ailleurs été auditionné par nos services et reste constant sur le fait qu’il n’a jamais mentionné un quelconque lien avec la DGDI. Alors même que le reportage fait par vos soins sur cette affaire indexe directement notre administration et va jusqu’à I’affubler de qualificatifs peu élogieux voir dénigrants.
Vos publications affirment en outre, que ce réseau opère depuis plus d’une décennie avec la complicité active des agents de la DGIDİ, sans en citer les noms, les postes ou même les faits constitutifs de cette implication.
A ce stade, il convient de rappeler que depuis 2020, la DGDI s’est activement lancée dans la répression et la lutte contre les réseaux de fraude documentaire, traquant même en son sein ses propres agents cités ou impliqués dans de telles entreprises. C’est le cas de l’affaire dite des faux passeports en fin 2020 qui a conduit la DGDI à déferrer son ancien chef de service des passeports. Ce dernier a d’ailleurs été jugé et condamné ct ses complices ont été déchus de la nationalité gabonaise.
C’est également le cas de plus d’une dizaine de procédures présentées devant le Parquet de la République impliquant aussi bien des personnes extérieures que des agents de notre administration. Quelques investigations simples ou même de simples d’information auprès de nos services vous auraient permis d’éviter de publier autant d’informations sans fondements réels.
- Sur l’affaire de la dame de nationalité camerounaise interpellée avec un passeport gabonais, il plait de rappeler ici à votre particulière attention et à celle de l’ensemble des citoyens gabonais que la DGDI produit des titres sécurisés qui sont : le passeport, la carte de séjour, la carte nationale d’identité électronique et les visas. Tous ces titres sont établis sur la base de documents d’identité et de nationalité émanant d’autres administrations publiques à savoir les mairies et préfectures pour les actes d’état civil, les tribunaux pour les actes juridictionnels (jugements etc…) et la Présidence de la République pour les décrets notamment de naturalisation.
Ainsi, la DGDI est donc tributaire de ces administrations pour l’authentification desdits actes. Or il apparaît que dans le cas d’espèce, les vérifications faites auprès du centre d’état civil ayant établi l’acte de naissance versé au dossier de l’intéressée, ont révélé qu’il s’agissait d’un document authentique.
De ce fait, votre intitulé « la DGDI, gardienne défaillante de l’identité » est de nature à incriminer injustement notre administration, car la DGDI ne produit pas le document fondamental qui acte de l’identité des personnes. Elle s’échine d’ailleurs depuis plusieurs années à interpeller les administrations émettrices de ces documents sur l’urgence et la nécessité de toiletter, harmoniser et clarifier nos fichiers d’état civil à tel point qư’on lui a très souvent fait le reproche de dépasser ses compétences ou encore de s’ériger en «juridiction de cinquième degré »,.
De plus, la dame interpellée n’a jamais précisé que la personne qui lui a fourni des documents moyennant de l’argent serait agent à la DGDI. Il ressort de l’enquête que la dame par elle identifiée, n’est pas un agent de la DGDI, mais bien un faussaire externe. Nous félicitons en outre, nos respectables collègues de la DGSS pour leur action contre ce réseau de faussaires, mais tenons à rappeler que dans la cadre de cette procédure, ils n’ont jamais eu à démanteler un quelconque réseau au sein de la DGDI.
Par ailleurs, la DGDI s’insurge contre l’acharnement de votre média à la dénigrer en l’affublant de noms dégradants allant jusqu’à déclarer qu’elle devrait désormais porter l’appellation de « Direction Générale de la Duplicité Institutionnalisée » ou encore « Dites Grâce à Dieu c’est Imprimé ». Cette posture de GMT au-delà d’être diffamante, est insultante envers l’ensemble des agents de la DGDI qui travaillent à améliorer chaque jour l’activité de cette administration mais surtout vise à réduire les efforts non négligeables mis en œuvre par les dirigeants de cette institution en premier rang desquels le Directeur Général, afin de garantir la fiabilité du service public offert à ses usagers.
La DGDI rappelle qu’il est important pour elle de lever l’équivoque sur l’ensemble des affirmations dégradantes que vos publications ont diffusées et réaffirme à l’ensemble des gabonais son engagement et sa détermination à servir au mieux ses usagers tout en préservant l’intérêt supérieur de l’Etat. Elle rappelle également qu’elle a été plébiscitée récemment encore, par les plus hautes autorités. Il y a donc lieu de s’interroger sur le véritable but de cet acharnement aux allures de cabale qui ne repose sur aucun élément probant.
Enfin, la DGDİ vous invite à publier son droit de réponse dans les mêmes formes que le reportage initial comme le veut la pratique en la matière. De même, elle en appelle à plus de responsabilité de votre part à l’avenir et à la précaution de soumettre vos informations à de sérieuses vérifications ainsi qu’au principe du contradictoire en vous rapprochant de ses
services chaque fois qu’elle sera concernée.
Parfaite considération.
Direction des Relations Extérieures
Bravo et très bonne réaction de la part de la DGDI ! Trop souvent les médias s’empressent de publier des articles sans faire les vérifications nécessaires tout cela juste pour le sensationnel et font dans l’amalgame.
Cordiales salutations.