Clean Africa : Le délégué du personnel de mèche avec la direction ?
La crise que traverse l’entreprise chargée de la collecte des ordures ménagères, Clean Africa à pour origine les revendications sociales. Mais au-delà, elle a surtout été révélatrice d’une rupture entre les agents et leur syndicat. Élu délégué du Syndicat des travailleurs de Clean africa (SYNTRACA) pour parler au nom de ses camarades, Jean Daniel Emvakame est aujourd’hui accusé de se ranger du côté de la direction.
Jean Daniel Emvakame, symbole de la « trahison » de la cause des travailleurs de Clean Africa. C’est en tout cas ce qui ressort à la suite de la colère que ces derniers ont laissé éclater le 7 novembre dernier au micro de Gabon Media Time. Laquelle s’est manifestée par une demande de dissolution pure et simple du Syndicat des travailleurs de Clean Africa.
Jean Daniel Emvakame, toujours légitime aux yeux des syndiqués ?
Si selon la direction de Clean Africa, les discussions sont en cours avec le personnel, afin que soient soldés tous les points contenus dans le cahier de charge, un autre front tout aussi électrique, c’est celui de la légitimité des délégués du personnel. « Nos représentants syndicaux mettent en avant uniquement leurs intérêts personnels », nous a confié un agent. Lequel fustige particulièrement l’attitude de Jean Daniel Emvakame, dont les prises de position vis-à-vis de cette crise sont jugées incompréhensibles.
Afin d’être tout à fait objectifs, notre équipe s’est rapprochée du concerné afin de recueillir son point de vue. A en croire ses déclarations, ses collègues se seraient mis en porte-à-faux avec la loi. En effet, il explique que le cahier de charges faisant déjà l’objet de négociations, cet arrêt du travail était une provocation. Concernant les arrestations de ses camarades, Jean Daniel Emvakame, qui n’était pas présent sur les lieux le jour de la manifestation, assure que ces derniers auraient entravé la liberté de travail d’autres agents, un point de vue partagé par le directeur technique de Clean Africa, avec qui nous avons également échangé.
Notons que si l’entreprise est parvenue à déployer toute sa logistique afin que les rues de Libreville retrouvent un semblant de propreté, les tensions restent toujours vives au sein de l’entreprise. En effet, si les personnes gardées en détention durant le week-end ont pu regagner leurs domiciles, les revendications demeurent intactes, à savoir, la dissolution du SYNTRACA.