CEMAC : Les réserves de change en chute de près de 1000 milliards de FCFA

Les dernières statistiques révèlent une dégringolade alarmante des réserves de change au sein de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC). Selon les informations rapportées par l’Agence gabonaise de presse, ces réserves ont chuté à 6 667,58 milliards de FCFA, enregistrant une perte de près de 1 000 milliards FCFA en seulement deux mois.
La cause principale de cette contraction serait attribuée aux défaillances dans le rapatriement et la rétrocession des devises par les banques commerciales et les sociétés de transfert d’argent. De plus, un relâchement de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) quant à l’application de la réglementation sur les changes contribue à cette situation préoccupante.
7 511 milliards au 31 mars 2025
Au cours des six mois précédents, les réserves de change avaient maintenu une position relativement stable au-dessus du seuil de 7 000 milliards FCFA. Elles avaient même atteint un pic de 7 511 milliards au 31 mars 2025, comparativement à 7 380 milliards au 30 avril. Ce niveau était équivalent à 4,81 mois d’importations de biens et services. D’après la BEAC, ce succès était soutenu par un rapatriement actif des devises, des revenus générés par la Salle des marchés, ainsi qu’une réévaluation des avoirs en or. À cette époque, le taux de couverture extérieure de la monnaie avait grimpé à 75,2 %, contre 72,2 % un an plus tôt.
Malgré ces chiffres encourageants, la tendance actuelle soulève de vives inquiétudes. Le média EcoMatin souligne qu’il s’agit d’une « première depuis la crise de 2016 » et indique que même si ce niveau est jugé soutenable par la BEAC, la situation reste préoccupante. Pour y remédier, l’institution a décidé de réduire son offre de liquidité aux banques de la zone CEMAC à 550 milliards FCFA, accentuant ainsi la pression sur les établissements financiers en quête de ressources.
Cette dégradation des réserves de change affaiblit la devise sous-régionale face aux chocs extérieurs et restreint les marges de manœuvre des États membres en matière de politique économique, particulièrement en ce qui concerne l’accès au crédit. La situation mérite donc une attention soutenue afin de stabiliser l’économie de la région et de protéger les intérêts des citoyens.
GMT TV