CEMAC : le Gabon en tête des émissions de titres du Trésor en 2025

Entre janvier et octobre 2025, les États de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC) ont levé plus de 5 270 milliards de FCFA sur le marché des titres publics. Selon des données relayées par l’Agence Gabonaise de Presse (AGP), le Gabon s’impose comme le premier émetteur sous-régional, confirmant le rôle central qu’il joue dans le financement des États de la zone.

Sur les dix premiers mois de l’année 2025, les émissions de titres du Trésor dans la zone CEMAC ont atteint 5 272,8 milliards de FCFA, soit environ 9,4 milliards de dollars, d’après le dernier rapport de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) récemment publié. Un volume qui illustre le recours soutenu des États au marché régional pour couvrir leurs besoins de financement.

Le Gabon, premier émetteur sous-régional

Dans ce contexte, le Gabon s’est hissé au rang de principal contributeur, avec une levée totale de 1 648,5 milliards de FCFA, selon des chiffres rapportés par l’Agence Gabonaise de Presse dans sa publication de ce mardi 30 décembre 2025. Cette performance place le pays devant le Congo, qui a mobilisé 1 531,8 milliards de FCFA, et le Cameroun, troisième avec 1 180,9 milliards de FCFA.

Derrière ce trio de tête, figurent le Tchad (472,2 milliards de FCFA), la Guinée équatoriale (323,2 milliards de FCFA) et la République centrafricaine (116,1 milliards de FCFA). Des volumes plus modestes, mais qui témoignent d’une utilisation désormais généralisée du marché des titres publics au sein de la sous-région.

Une dette régionale en nette progression

L’intensification de ces émissions a mécaniquement entraîné une hausse de l’encours global de la dette sur le marché des titres publics de la CEMAC. À fin octobre 2025, celui-ci s’établissait à 9 315,9 milliards de FCFA, selon la BEAC. Un niveau qui traduit à la fois la profondeur croissante du marché régional et la pression persistante sur les finances publiques des États membres.

Pour les analystes, la position dominante du Gabon reflète une stratégie assumée de mobilisation des ressources internes à la sous-région, dans un contexte marqué par la recherche de financements moins dépendants des bailleurs extérieurs. Elle pose toutefois la question de la soutenabilité de la dette à moyen terme et de l’efficacité de l’utilisation des fonds levés.

Dans l’ensemble, ces chiffres confirment que le marché des titres publics est devenu un levier central de la politique budgétaire des États de la CEMAC, avec le Gabon en figure de proue en 2025.