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CEMAC : la masse monétaire a atteint plus de 20 milles milliards de Fcfa en 2023

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La zone CEMAC a terminé l’année 2023 sur une progression notable de sa masse monétaire (M2). Selon le dernier rapport de la BEAC, l’agrégat M2 s’est établi à 20 958 milliards de FCFA, en hausse de 10 % par rapport à 2022. Cette évolution reflète la reprise progressive des économies de la sous-région, soutenue par des cours relativement favorables des matières premières et une amélioration du rôle joué par les banques dans la circulation des liquidités. Mais derrière ce tableau globalement positif, les trajectoires nationales apparaissent très contrastées.

En effet, alors que le Tchad (+17 %) et le Congo (+16,5 %) enregistrent une véritable envolée de leurs liquidités, le Gabon fait figure d’exception en affichant une contraction de -1,4 %. Concrètement, le pays est passé de 3 312,7 milliards de FCFA en 2022 à 3 266,8 milliards en 2023, soit une perte de près de 46 milliards. Cette situation, unique dans la zone, interroge sur la capacité de l’économie gabonaise à tirer parti du dynamisme régional.

Le Gabon en retrait malgré ses atouts

Ce recul s’explique principalement par une diminution des avoirs extérieurs nets et un ralentissement du crédit intérieur, selon la BEAC. Autrement dit, le pays a vu ses réserves de liquidités à l’étranger se réduire, tandis que les banques locales ont accordé moins de prêts aux ménages et aux entreprises. À titre de comparaison, le Cameroun a vu sa masse monétaire progresser de près de 836 milliards sur la même période, tandis que la République centrafricaine, pourtant plus fragile économiquement, a gagné près de 80 milliards. Le contraste est sans appel, là où d’autres pays renforcent leur capacité à financer la consommation et l’investissement, le Gabon donne l’image d’une économie en retrait.

Cette évolution envoie un signal clair, malgré son potentiel minier et ses efforts affichés de diversification, le Gabon reste très dépendant de son secteur pétrolier, sujet à de fortes fluctuations. Si la CEMAC dans son ensemble s’oriente vers une bancarisation accrue et une plus grande fluidité des transactions grâce à la monnaie scripturale, Libreville peine à suivre ce mouvement. Pour espérer se rapprocher de la dynamique régionale, le pays devra non seulement mieux mobiliser ses recettes non pétrolières, mais aussi renforcer la confiance dans son système bancaire et encourager l’épargne et l’investissement domestique.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

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