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Cedric Ndinga : « ISP est un tremplin vers un emploi stable »

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Entrepreneur discret, Cédric Ndinga a reçu Gabon Media Time, récemment au siège social de son entreprise Intérim Service Plus en plein centre-ville. De la genèse de cette entité aux perspectives en passant par l’ensemble des atouts qui en font un outil indispensable à l’insertion professionnelle, le Directeur général fait le point.

Bonjour Monsieur. Vous êtes directeur général de Intérim service plus, d’où vous vient l’idée de créer cette structure ? 

Bon, déjà je dois vous dire que j’ai été étudiant. J’ai eu la chance de faire mes études en France et il m’a fallu pour trouver du travail, passer par des sociétés d’intérim. Donc j’ai commencé à le faire. Et sortant de là, ça m’a donné l’idée d’amener ce principe au Gabon parce que malheureusement, en quittant le Gabon, je n’en avais pas entendu beaucoup parler. C’est ainsi qu’en rentrant, j’ai travaillé comme financier dans une société forestière où je gérais quasiment plus de 200 personnes et je voyais les difficultés rencontrées dans le monde des salariés. Et je me suis dit pourquoi pas monter une société d’intérim pour pouvoir mettre cette expérience à mon profit, sachant qu’à la base je suis un financier de formation. 

Plus de 10 ans déjà que cette structure fonctionne dans un secteur concurrentiel. Qu’est ce qui finalement vous démarque de la concurrence et qui crédibilise ISP auprès de la clientèle et de son personnel ? 

D’abord, le grand point fort d’ISP vis-à-vis de sa clientèle, ce sont les procédures que nous mettons en place. Nous savons que si les sociétés viennent vers nous, c’est pour avoir un rendement certain. Le rendement ne s’improvise pas, il faut mettre en place des procédures. À savoir s’aligner dans la réglementation, être déjà une société à jour du point de vue légal, disposer d’un agrément technique et de toutes les Déclarations sociales et fiscales. De l’autre côté, nous avons un suivi technique avec des procédures sur le terrain. Ça veut dire que l’employé mis à disposition est encadré de son recrutement à son arrêt de contrat. Il est suivi et son rendement est analysé jour après jour. Voilà, ça, c’est en ce qui concerne les sociétés. 

Le personnel de l’ISP en pleine activité © D.R.

Pour ce qui est de nos employés, entrer à IST, c’est faire partie d’une famille. Donc nous accompagnons aussi bien dans la formation que dans le suivi terrain. Ça veut dire qu’ils ne sont jamais seuls. Nous sommes les représentants des agents auprès des sociétés, c’est-à-dire qu’ils ne sont pas laissés pour compte face à la société. Nous sommes leurs porte-voix et en cas de souci, ils savent qu’ils peuvent compter sur nous. Nous mettons à disposition certains avantages. Nous les accompagnons lorsqu’il faut préfinancer les salaires. Il peut arriver des retards de paiement que nous essayons de couvrir par des préfinancements des salaires des agents.

Nous essayons de les accompagner également par des avances à l’étude de cas par cas par exemple en cas de décès ou en cas de maladie d’un enfant ou d’un parent. Et nous allons aussi voir des partenariats quand c’est nécessaire avec des pharmacies pour l’accès aux médicaments parce qu’on sait que malheureusement on peut se retrouver malade. En cas d’accident de travail bien entendu, ils sont pris en charge immédiatement avant de continuer avec la Caisse nationale de sécurité sociale. 

Revenons sur le cœur de votre activité, donc la mise en relation entre les demandeurs et les offreurs d’emplois. Pouvez-vous nous retracer le schéma ? 

Je tiens à préciser que le dépôt de dossier chez nous est gratuit. C’est important de le préciser parce que certaines sociétés font payer le dépôt de dossier. C’est gratuit, il suffit juste d’avoir un dossier, un CV et l’envoyer  par mail. Vous pouvez également venir faire un dépôt physique. Nous recevons votre CV s’il y a une demande immédiate, nous analysons le dossier et nous vous proposons.

Si c’est pas le cas, nous le mettons dans nos archives. Et lorsqu’il y a une demande du client, nous vous faisons appel pour une évaluation. Il s’agit de savoir si le profil correspond au poste proposé. Et si le profil correspond, nous vous soumettons à un entretien technique un peu plus approfondi chez notre société utilisatrice. À ce moment-là ils décideront en dernier ressort de l’agent qualifié pour occuper le poste. 

Aujourd’hui, de nombreux cabinets s’improvisent placeurs de personnel, vous qui exercez dans ce domaine depuis plus d’une décennie, pouvez-vous nous en dire plus sur la réglementation en vigueur au Gabon ?

Oui exactement. Je pense que c’est la loi 20/2017 qui a été modifiée. Ensuite c’est une réglementation très claire et je pense que la première chose de cette réglementation, c’est l’agrément technique. Il y a un agrément technique et cette loi détaille un petit peu tous les éléments juridiques concernant encadrant la mise à disposition du personnel, autant sur le plan des contrats qui doivent s’appeler par exemple des contrats de mission. Et qui doivent être visés par l’inspection de travail de ressort en fonction du domaine d’activité.

Si c’est le domaine pétrolier, le domaine commercial, et cetera. Donc il y a un visa à obtenir de l’inspection du travail de ressort. Ensuite au niveau de l’arrêt, il y a ce qu’on appelle une indemnité de précarité qui doit être payée à tous les agents arrivés à un terme de leur contrat. Donc c’est un travail qui doit se faire en connaissance de cette loi là. Je pense que c’est l’un de nos points forts. Nous travaillons sur cette base et rien d’autre que cette loi. 

À moins de 3 mois de la fin de l’année en cours, quel bilan pouvez-vous faire de l’activité de votre cabinet durant cet exercice marqué par de fortes fluctuations tant sociales qu’économiques ? 

Je dirais que dans notre activité, nous avons la chance de marcher sur plusieurs pattes. Qu’est ce que j’entends ? J’entends que nous avons la chance d’avoir plusieurs sociétés qui nous font confiance. Il faut comprendre qu’à la base, l’intérim c’est une fluctuation. C’est à dire que le point fort lorsqu’on a plusieurs clients, c’est que même s’il y a une baisse d’une société on peut se rattraper chez une autre. Ça reste positif dans la base, je pense qu’ à cause des efforts fournis au quotidien et de la confiance des clients.

Nous avons un capital confiance très élevé, ce qui fait que même dans les moments difficiles, nos partenaires nous accordent du crédit. c’est un secteur où rien n’est acquis à n’importe quel moment ça peut basculer. Pour cette année nous dirons que les objectifs sont atteints. Mais bon, l’année n’étant pas encore finie, nous allons rester prudents et se dire que le meilleur reste à venir. 

Quel rôle entendez-vous jouer dans la consolidation du tissu social fragilisé par le taux de chômage galopant aujourd’hui ?

Alors le rôle d’ISP serait vraiment d’accompagner l’État dans la baisse du chômage à long terme parce qu’il y a un rôle à court, moyen et long termes. À court terme, c’est déjà d’introduire les demandeurs d’emploi, surtout ceux qui n’ont pas pu avoir un stage ou qui n’ont pas forcément de connaissances. Donc permettre le premier emploi. À moyen terme, c’est accentuer la formation parce que justement les agents qui viennent et qui travaillent un an, 2 ans sont là pour parfaire leur formation. Et à long terme, qu’ils accèdent à un emploi à durée déterminée.

Peu importe que ce soit chez nous ou ailleurs parce qu’ils auront déjà eu de l’expérience. Donc nous voulons vraiment nous mettre comme tremplin, un tremplin vers un emploi stable. Et par conséquent jouer un rôle déterminant dans la baisse du chômage de notre pays. 

Notre entretien tiré à sa fin, mais d’abord, quelles sont les perspectives de votre cabinet alors que l’année tire à sa fin ?

D’accord, les perspectives, nous les voulons ambitieuses. C’est-à-dire que nous regardons le climat actuellement et nous nous disons qu’il y a beaucoup de choses à faire. C’est-à-dire que lorsqu’on regarde un peu la grogne sociale, le travail temporaire est malheureusement inévitable et après c’est respecter l’encadrement. À ce moment-là nous nous disons que vu tout ce qui se passe, il se peut que nous ayons une crédibilité encore renforcée, sachant que nous sommes dans le strict respect de la loi. Donc en termes de perspectives, nous voyons un développement de notre société grâce à l’octroi de nouveaux marchés. 

Nous avons pour objectif de ne pas trop nous disperser parce que nous faisons dans l’évaluation, le recrutement et le placement du personnel. Ce sont les éléments qui tournent vraiment autour du domaine des ressources humaines. Voilà, ce sont des services proposés par notre société. Nous sommes vraiment spécialisés dans les ressources humaines. Voilà essentiellement. 

Un mot de fin à l’endroit de toutes les personnes qui découvrent ISP? 

Avant de terminer mon propos, je tiens à remercier l’équipe de GMT pour la disponibilité. À l’endroit des demandeurs d’emploi, je commencerai par eux. Cette société existe depuis 10 ans et a déjà fait ses preuves vis-à-vis des employés. Cela veut dire que les gens n’hésitent pas à déposer leur candidature et ne se disent pas qu’on a besoin de connaître quelqu’un pour trouver un emploi. L’idée c’est de donner de l’emploi, même aux personnes anonymes. C’est la compétence qui prime. Et même s’il n’y a pas de compétence, on peut toujours accéder à une formation.

Donc c’est leur dire qu’il existe une société qui donne la chance à tous les Gabonais et à toutes les Gabonaises. Ensuite à l’endroit du personnel ISP, je pense que pour être avec nous depuis un moment, ils savent que nous sommes engagés auprès d’eux et que nous ferons tout pour que, professionnellement, ils se développent et qu’ils s’épanouissent. Parce qu’il faut savoir que l’épanouissement professionnel est au cœur de de l’activité d’ISP. Un employé pas épanoui n’est pas rentable. On a tendance à le sous-estimer.

Mais je pense que ce qui est plaisant dans l’activité d’intérim, c’est que nous avons compris qu’il y a une corrélation directe entre l’épanouissement de l’employé et la rentabilité dans l’exercice de ses fonctions. Voilà pourquoi nous essayons au quotidien d’accompagner les agents, qu’ils se sentent écoutés, qu’ils se sentent compris. Et même si nous n’arrivons pas toujours à résoudre tous les problèmes, mais qu’ils sachent que nous faisons de notre mieux pour y arriver.

À l’endroit des opérateurs économiques, ils peuvent compter sur une société fiable et qui met le rendement des sociétés au cœur de ces combats quotidiens. On parle le langage des sociétés, on comprend ce langage là. Et nous sommes un peu le trait d’union entre l’employeur et le demandeur d’emploi. Cela veut dire qu’aujourd’hui nous servons de conseiller. Ce qui permet de recadrer. C’est dans l’intérêt de l’employeur de savoir qu’il y a certaines règles à respecter parce que lorsqu’il y a des amendes, souvent c’est beaucoup plus cher. Donc nous évitons cela et nous apprenons également aux demandeurs d’emploi qu’il a des droits et des devoirs. Donc, tant que le respect des droits et des devoirs est fait, je pense qu’on trouve un équilibre et puis l’activité se passe de manière saine et sereine. 

Lyonnel Mbeng Essone

Rédacteur en chef adjoint, je suis diplômé en droit privé. J'ai longtemps fourbi mes armes dans les cabinets juridiques avant de me lancer dans le web journalisme. Bien que polyvalent, je me suis spécialisé sur les questions sociétés, justice, faits-divers et bien sûr actualités sportives.

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