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CEDEAO : le Niger, le Mali et le Burkina-Faso claquent la porte de l’organisation

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Le bras de fer qui oppose la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) et le Niger, Mali, Burkina-Faso depuis les putschs militaires dans ces pays, n’est pas prête de connaître son épilogue. Dans un communiqué conjoint rendu public ce 28 janvier 2024, les trois pays sahéliens ont annoncé leur départ de l’organisation sous-régionale, avec prise d’effet immédiat. 

Si les menaces d’une intervention militaire des forces de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest au Niger, après le renversement par les militaires du président Mohamed Bazoum ont considérablement détérioré les rapports entre l’organisation et les trois pays en crise institutionnelle, la décision de claquer la porte était pour le coup inattendue.    

Un retrait sans délais du Niger, du Mali et du Burkina-Faso de la Cedeao

« Leurs Excellences le Capitaine Ibrahim Traoré, le Colonel Assimi Goita et le Général de brigade Abdourahamane Tiani, prenant toutes leurs responsabilités devant l’histoire, et répondant aux attentes, préoccupations et aspirations de leurs populations, décident en toute souveraineté du retrait sans délai du Burkina-Faso, du Mali et du Niger de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest », a déclaré à la télévision nationale malienne le Colonel Abdoulaye Maiga, porte-parole du gouvernement malien. 

Cette décision est la suite logique de l’échec des négociations entre l’organisation sous-régionale, actuellement sous la présidence tournante du Nigéria, et les trois pays qui ont connu des coups d’Etat militaires en 2020, 2022 et 2023, en vue d’une levée des sanctions économiques en cours. Selon ces derniers, la Cedeao, serait sous influence de puissances étrangères, et serait devenue une menace pour ses Etats membres. Par ailleurs, les trois alliés, proches de Moscou indiquent que la Cedeao ne leur aurait pas apporté assistance dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. 

La Cedeao disposée à négocier 

Notons que si ce retrait annoncé aura des effets majeurs au plan de l’intégration sous-régionale, notamment au plan économique, mais aussi  du point de vue de la libre-circulation des personnes et des biens, les textes qui régissent le fonctionnement de l’organisation empêchent théoriquement des départs avec effet immédiat. En effet, après que la demande ait été notifiée à l’organisation selon la procédure en vigueur, le départ de l’Etat demandeur est effectif au bout de 1 an.

 
Pour sa part, la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest, dans un communiqué rendu public quelques heures seulement après la décision du Mali, du Burkina-Faso et du Niger, s’est dite prête à engager des négociations avec les trois pays sahéliens sur cette question. En effet, tout en reconnaissant l’importance de ces trois pays dans la Communauté, la Cedeao « reste engagée à trouver une solution négociée à l’impasse politique », peut-on lire dans le communiqué publié sur le compte X de l’institution sous-régionale.

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