Caravanes médicales étatiques: un simple coup de com?
Annoncées en grande pompe par Alain-Claude Bilie-By-Nze lors de sa Déclaration de politique générale (DPG) devant la représentation nationale le 24 janvier dernier, les caravanes médicales à l’initiative de l’Etat à travers l’intérieur du pays semblent désormais reléguées au calendes grec. Et ce, d’autant plus qu’après un premier jet dans l’Ogooué-Lolo, les missions médicales itinérantes n’ont plus eu lieu.
Alors qu’il débute son aventure à la primature, Alain-Claude Bilie-By-Nze ne cesse d’enchaîner les blancs. S’il semble évident qu’il n’y aura plus de carte nationale d’identité (CNI) électronique avant la présidentielle comme promis, une autre annonce devrait mourir dans l’œuf. Il s’agit des caravanes itinérantes inscrites dans l’axe prioritaire de la santé pour tous. Où en sommes-nous à ce jour avec l’organisation des caravanes médicales au bénéfice des populations de l’arrière pays après l’étape de l’Ogooué-Lolo?
Si la mesure avait suscité de l’espoir pour le commun des gabonais vivant dans des localités reculées, la mise en œuvre est plus complexe que ce que le Dr. Guy Patrick Obiang Ndong et le reste du gouvernement espéraient. En annonçant que « plusieurs spécialistes vont se rendre dans les différents hôpitaux régionaux à travers le pays, afin de dispenser des soins aux populations des localités reculées», le ministre de la Santé avait-il seulement mesuré les contours de la chose? C’est la question qui taraude les esprits des observateurs.
Pour bon nombre d’entre eux, il ne s’agirait que d’un énième effet d’annonce mis en œuvre pour obtenir l’accalmie tant espérée par le chef de l’Etat en cette période électorale particulièrement sensible. Pour d’autres, la cible aurait été le Service d’aide médicale d’urgence (Samu) social gabonais et son coordinateur général, le Dr. Wenceslas Yaba qui dame le pion au gouvernement en matière de prise en charge médicale gratuite et ce, avec moins du 1/10 du budget.
Autant dire qu’il serait davantage question de manque de volonté des autorités publiques que de déficit budgétaire. Fort de ce qui précède, le gouvernement gagnerait à soutenir cette entité publique en majorant la subvention qui leur est due mais également en facilitant leur déploiement vers l’intérieur du pays. Arrêté portant interdiction de caravanes médicales non autorisées ne semble pas en phase avec l’urgence sociale. Doit-on attendre pour faire du bien? Se questionnait l’Abbé Pierre.