Candidature unique : Maganga Moussavou en cavalier seul !
« Chassez le naturel, il revient au galop ». C’est le proverbe sans équivoque qui pourrait s’appliquer à l’attitude pour le moins prévisible du président du Parti social démocrate (PSD) Pierre Claver Maganga Moussavou. En effet, alors le débat au sein de l’opposition gabonaise est au choix d’une candidature unique de ce bord politique, ce dernier s’est dit totalement opposé à cette idée qui selon lui n’a pas lieu d’être.
Si lors de cette interview accordée au quotidien L’Union, l’ancien vice-président de la République est longuement revenu sur son projet de société axé sur la « provincialisation », ce dernier n’a pas manqué d’aborder la question de sa participation à la plateforme Alternance. En effet, si dans notre article intitulé Présidentielle 2023 : Maganga Moussavou opposé à une candidature consensuelle ? nous évoquions son retrait de ce groupement, ce dernier s’est voulu clair.
« Je ne participe plus à la plateforme Alternance 2023. Les membres de ce regroupement défendent l’idée d’un Etat jacobin, centralisé. Ce qui est à l’opposé de la Provincialisation qui, elle, se fonde sur un Etat décentralisé et déconcentré », a-t-il indiqué. Ainsi, l’homme politique a balayé d’un revers de la main, la suggestion de la désignation d’un candidat consensuel de l’opposition. « Je demande aux autres de s’unir et de trouver leur candidat consensuel, mais moi, je solliciterai les suffrages de mes compatriotes. Leur démarche ne me concerne pas. », a martelé Pierre Claver Maganga Moussavou.
Maganga Moussavou dribble Alternance 2023
Interrogé sur le fait que cette posture faisait en quelque sorte le jeu du pouvoir, le leader du PSD et candidat à l’élection présidentielle d’aout 2023, a souligné que cette idée était difficilement concevable. Il a justifié cette position par le fait que même pour les élections législatives et locales, l’opposition n’est pas parvenue à élaborer des listes communes. « Il y a en mon sens une contradiction flagrante, évidente ? Si le peuple estime que mon projet n’est pas porteur, qu’il choisisse celui du candidat consensuel de l’opposition. Moi, je suis candidat », a-t-il lancé.
Il faut tout de même souligner que cette position de l’ancien vice-président de la République n’est pas surprenante puisque lors de l’élection présidentielle de 2016, ce dernier s’était déjà refusé à se mettre derrière le candidat unique de l’opposition. Pis, après plusieurs tentatives depuis les années 90 avec des scores peu reluisants, Pierre Claver Maganga Moussavou ne s’est jamais positionné dans une dynamique de rassemblement, préférant faire cavalier solitaire.