Burkina Faso : 3 diplomates français expulsés pour « activités subversives »
Décidément, les relations entre les autorités militaires du Burkina Faso et la France sont loin d’être un long fleuve tranquille. La preuve avec la décision annoncée le mardi 16 avril dernier par le ministère des Affaires étrangères portant sur l’expulsion de diplomates français, dont deux conseillers politiques à l’ambassade de France à Ouagadougou pour « activités subversives » loin de leur mission.
En effet, dans cette note adressée à la représentation française au Burkina Faso, les diplomates ont été déclarés « persona non grata » pour « activités subversives » et priés de quitter le Burkina Faso. Il s’agit entre autres de Gwenaïelle Habouzit et des conseillers politiques Guillaume Reisacher et Hervé Fournier. Ils « sont priés de quitter le territoire du Burkina Faso dans les prochaines 48 heures », précise la note des autorités burkinabè.
Une nouvelle escalade entre Ouagadougou et Paris
Il faut souligner que cette expulsion manu militari de fonctionnaires français constitue un nouvel épisode de la détérioration des relations entre le Burkina Faso et la France, depuis septembre 2022, date de la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré. Le 1er décembre dernier, quatre fonctionnaires français, des agents du renseignement selon les autorités burkinabè, avaient été arrêtés à Ouagadougou, mis en examen puis incarcérés, selon la source française. Ils se trouvent aujourd’hui en résidence surveillée, selon des sources sécuritaires du Burkina Faso.
En décembre 2022, le gouvernement burkinabè avait expulsé deux Français qui travaillaient pour une société burkinabè, soupçonnés d’espionnage par les autorités militaires. Il faut relever que quelques mois après l’arrivée au pouvoir, les militaires avaient demandé le retrait pur et simple des forces françaises. L’ambassadeur de France à Ouagadougou, rappelé après le coup d’État, n’a jamais été remplacé depuis.
