Bulletin unique : les partis de la majorité présidentielle marginalisés par le PDG
Si de nombreux acteurs politiques de l’opposition et membres de la société civile estiment que les nouvelles modalités de vote visent uniquement à les desservir, les partis de la majorité présidentielle en sont pourtant tout aussi touchés au premier chef. C’est en tout cas le constat qui peut être dressé après que des précisions ont été apportées à la faveur des campagnes d’information mises en place par le Centre gabonais des élections (CGE).
Les manœuvres du CGE visent-elles aussi à acter une rupture entre les partis de la majorité présidentielle et le Parti démocratique gabonais (PDG) ? L’instauration d’un bulletin unique actant le tandem président de la République député, tous issus de la même formation politique, semble aboutir à une telle conséquence.
Se défaire d’une alliance encombrante ?
Le Parti démocratique gabonais ne s’est pas concerté avec ses alliés de la majorité présidentielle, en vue d’un partage de sièges pour la députation. En effet, le parti dirigé par Ali Bongo Ondimba a investi 146 candidats sur les 146 sièges en compétition, se posant ainsi en concurrent non seulement face aux opposants, mais également aux candidats investis par les partis alliés.
En vertu des nouvelles modalités de vote mises en place par le CGE, les candidats à la députation issus des partis alliés à la majorité présidentielle, apparaissent comme les principales victimes. En effet, aucune de ces formations politiques n’ayant investi de candidat à la présidentielle, très peu d’électeurs feraient le choix de s’abstenir à la présidentielle, au profit d’un vote en faveur du candidat député. Ainsi, le PDG pourrait s’assurer de voir le candidat à la présidentielle engranger des suffrages, grâce aux seuls candidats issus de sa formation politique.
Notons que les derniers développements observés à l’occasion de l’ouverture de la campagne présidentielle du candidat Ali Bongo Ondimba, tendent à valider la thèse d’une marginalisation des partis politiques de la majorité, par le PDG. Une situation qui permettrait d’acter de fait, une volonté du Parti de masse de sortir de cette alliance encombrante, qui l’a trop souvent contraint à des compromis.