A La UneDerniers articlesPOLITIQUE

Bilie-By-Nze : «La Constitution ne parle pas de ministre par intérim, ça n’existe pas »

Ecouter l'article

Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée le 9 décembre, l’ancien Premier ministre Alain-Claude Bilie-By-Nze a tenu à relever les incongruités qui jauche la gouvernance actuelle, particulièrement l’absence de clarté dans la Constitution sur le rôle des ministres par intérim. Le président d’Ensemble pour le Gabon (EPG) dénonce la vacuité institutionnelle créée par les récentes démissions de membres du gouvernement, qui ont choisi de quitter leurs fonctions pour se conformer aux exigences de l’article 73 de la Constitution gabonaise.

En effet, cet article dispose clairement que « les fonctions de membre du gouvernement sont incompatibles avec l’exercice d’un mandat parlementaire ». Toutefois, la situation revendiquée par l’ancien chef de l’Administration soulève la question de la légitimité des ministres intérimaires désignés pour les remplacer. « La Constitution n’en parle pas. Ministre par intérim, ça n’existe pas », a-t-il affirmé, soulignant un vide juridique qui nuit à un fonctionnement clair et efficace de l’Etat.

L’enfant terrible du Canton Ntang-Louli a également attiré l’attention sur le paradoxe inhérent à la Constitution de 2024, qu’il qualifie de « monstre » à cause de ses incohérences. Selon lui, la Constitution autorise la désignation de ministres parmi les parlementaires, tout en prohibant, dans un autre article, la double fonction. « On est face à une contradiction flagrante qui bloque l’exercice normal du gouvernement », a-t-il ajouté, en référence à l’article 70, qui dispose que « les membres du gouvernement sont choisis au sein du parlement et en dehors », tandis que l’article 73 interdit le cumul des mandats.

Bilie-By-Nze pointe l’influence malicieuse des ministres démissionnaires

Face à cette impasse, Bilie-By-Nze s’inquiète de la capacité du gouvernement à fonctionner correctement. Il n’a pas manqué également d’exprimer son scepticisme quant à la gouvernance actuelle. « On entend en Conseil des ministres que les cabinets font de la résistance. Est-ce que ce pays est gouverné ? », s’est-t-il interrogé.  Il faut lors du dernier Conseil des ministres du jeudi 04 décembre, l’évocation d’une forme de résistance des cabinets des ministres démissionnaires a laissé entrevoir une sorte d’anarchie administrative où, malgré les démissions officielles, les anciens ministres continuent à bénéficier d’une logistique gouvernementale, tels que chauffeurs et véhicules.

L’ancien Premier ministre dénonce ainsi une situation chaotique qui entrave l’efficacité de l’administration, qu’il attribue à une adoption hâtive de la Constitution, sans une réflexion approfondie sur ses implications pratiques. Pour Alain Claude Bilie-By-Nze, ces incohérences et ce flou juridique doivent être urgemment examinés pour assurer une gouvernance plus stable et transparente au Gabon.

Karl Makemba

Engagé et passionné, Karl Makemba met son expertise et sa plume au service d’une information rigoureuse et indépendante. Fidèle à la mission de Gabon Media Time, il contribue à éclairer l’actualité gabonaise avec une analyse approfondie et un regard critique. "La liberté d'expression est la pierre angulaire de toute société libre." – Kofi Annan

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

GMT TV

Bouton retour en haut de la page