Barreau du Gabon: voici pourquoi Me Raymond Obame Sima est éligible
Pointé du doigt par ses confrères opposés à son ascension à la tête de l’ordre des avocats, Me Raymond Obame Sima est pourtant éligible à la lecture du droit. En effet, la présumée « minorité professionnelle », qui mêle le droit électoral au droit de la représentation en justice, soutenue par Me Jean-Paul Moumbembe et Cie, ne serait qu’une grossière élucubration basée sur aucune disposition légale.
Rendue le jeudi 20 avril dernier, la décision du Conseil d’État portant annulation de l’assemblée générale élective du 6 janvier dernier a donné lieu à moultes interprétations. Les juges de cette juridiction ont dénoncé un vice de forme. Pourtant l’un des pionniers du Barreau du Gabon, Me Jean-Paul Moumbembe a affirmé que la décision de la haute juridiction administrative était fondée sur « la minorité professionnelle ».
Me Raymond Obame Sima victime d’une mauvaise interprétation?
Pour ce dernier, le Conseil d’État aurait reproché à Me Raymond Obame Sima sa non-inscription au grand tableau de l’ordre des avocats depuis 15 ans. Et que son incapacité à représenter la personne morale qu’est l’Ordre des avocats devant la Cour constitutionnelle et la Cour de cassation, sont des éléments rédhibitoires à sa participation à l’élection du Bâtonnier. Seulement, il semblerait à la lumière des textes traitant la question, que ces arguments sont fallacieux.
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D’ailleurs, interrogé sur l’interprétation faite par ses confrères, Me Farafina Boussougou-Bou-Mbine a remis les pendules à l’heure. « Ces deux textes sont inapplicables au droit des élections au sein du Barreau », a-t-il indiqué. Pour ainsi dire que le fait que Me Raymond Obame Sima ne justifie pas de 5 ans d’expérience et ne plaide pas encore devant la Cour constitutionnelle ne saurait le discréditer.
Petite leçon de droit signée Me Boussougou-Bou-Mbine
Poursuivant son argumentation, Me Farafina Boussougou-Bou-Mbine rappelle que « devant les juridictions, le mandat de représentation conféré à un avocat constitué est régi par les règles de droit matériel du code civil et par les articles 40 et suivants du code de procédure civile ». Et ce, sans préjudice de celles tirées de la loi sur l’exercice de la profession d’avocat. Le justiciable étant libre de choisir son conseil.
Appréhendé comme un justiciable, à part entière, le Barreau du Gabon peut donc recourir au ministère d’un avocat. À ce moment, Me Raymond Obame Sima, en qualité de bâtonnier, n’est pas astreint à se présenter lui-même. Il peut aisément désigner un de ses confrères pour la cause de la personne morale dont il est à la tête. Toute chose qui devrait mettre un terme à la cabale sans base légale menée par Maîtres Moubembe et Erangah.