Assemblée nationale : deux commissions clés entrent en fonction
L’Assemblée nationale a franchi une étape institutionnelle importante avec la mise en place des commissions permanentes provisoires des Lois et des Finances, installées lors d’une séance plénière présidée par l’Honorable Michel Régis Onanga Ndiaye. Un jalon majeur pour un Parlement qui cherche encore ses marques dans l’architecture de la Vème République.
La séance plénière de ce lundi a permis d’officialiser la composition de deux des huit commissions prévues par les textes : la Commission des Lois, des Affaires administratives et des Droits de l’Homme, et la Commission des Finances, du Budget, de la Comptabilité publique, des Affaires économiques, de la Production et du Développement. Pour le Président de l’Assemblée nationale, l’urgence est claire : reconstruire un appareil législatif capable de répondre aux exigences de la Vème République tout en restaurant la confiance du public.
Une architecture stratégique pour crédibiliser l’action parlementaire
Michel Régis Onanga M. Ndiaye a rappelé aux élus la nécessité de structurer rapidement les organes internes afin de garantir l’efficacité du travail législatif. Les présidents des groupes parlementaires UDB, PDG, FP et UFRI sont ainsi appelés à finaliser les concertations internes pour consolider la composition des bureaux.
La Commission des Finances sera présidée par Nicole Jeanine Lydier Roboty épouse Mbou, tandis que la Commission des Lois sera conduite par Brice Constant Paillat, deux personnalités chargées d’incarner l’équilibre entre technicité, rigueur et vision politique. La mise en place de ces bureaux vient renforcer une Assemblée qui, jusqu’ici, fonctionnait sans véritables commissions opérationnelles, limitant ainsi sa capacité à produire du travail législatif conséquent.
Première audition : une mise en marche immédiate
À peine installée, la Commission des Lois a procédé à l’audition du Président de l’Assemblée nationale sur la proposition de résolution portant adoption du Règlement intérieur. Une démarche perçue comme un signal politique fort : les commissions entendent jouer pleinement leur rôle dans la structuration de l’institution.
Dans un Parlement en transition, cette réactivité symbolise une volonté de rompre avec les lenteurs habituelles et de replacer le travail parlementaire au cœur du processus décisionnel. L’enjeu est également de renforcer la séparation des pouvoirs dans un contexte où l’exécutif occupe une place prépondérante.
Transparence, responsabilité, confiance : les maîtres-mots de la Vème République
Face aux députés, Michel Régis Onanga Ndiaye a réaffirmé une exigence. « Notre devoir est collectif. Chacun de nous doit contribuer à renforcer la confiance du peuple en ses institutions », a-t-il déclaré.
Cette déclaration fait écho aux attentes citoyennes : une gouvernance lisible, une responsabilité politique assumée et une production législative crédible. Dans un climat où la population attend des réformes tangibles, la mise en place de ces commissions constitue un test grandeur nature pour la représentation nationale.
Un pas nécessaire, mais encore insuffisant
Si la structuration de deux commissions marque une avancée, l’enjeu reste vaste. Il faudra encore installer les six autres commissions pour prétendre à un Parlement pleinement fonctionnel. Surtout, la qualité du travail législatif dépendra de la capacité des commissions à s’affranchir des réflexes bureaucratiques et à impulser une dynamique nouvelle.
Pour l’Assemblée nationale, cette mise en route est à la fois un acte fondateur et un engagement. Reste à voir si ces structures naissantes parviendront à incarner la rupture promise par la Vème République ou si elles reconduiront les lourdeurs institutionnelles ayant fragilisé la démocratie représentative gabonaise ces dernières années.








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