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Assemblée constituante : foire aux tartuffes et aux amendements farfelus

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Alors que s’est tenue ce dimanche 22 septembre 2024 la cérémonie de clôture de l’Assemblée constituante ce conformément au décret n°359/PT-PR/MRI du 09 septembre 2024 le déroulement de ces travaux aurait été marqué par de nombreuses incongruités. Toute chose qui laisse entrevoir que ses conclusions n’auront pas pris en compte les critiques qu’a suscitées le projet de nouvelle Constitution dont certaines dispositions n’auraient d’autres buts que d’octroyer au futur président de la République des pouvoirs démesurés. 

Du 18 au 21 septembre 2024, l’Assemblée constituante s’est réunie en plénière pour examiner et adopter les amendements de l’avant-projet de Constitution de la République. Un processus qui s’inscrit pleinement dans le cadre du chronogramme de la Transition annoncé par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) en novembre 2023 et qui devrait s’achever avec la tenue de l’élection présidentielle en 2025. 

Si les travaux de ladite assemblée ont été marqués par des débats intenses, autour de plus de 800 amendements proposés par les parlementaires, certaines indiscrétions évoquent des curiosités qui pourraient remettre en cause la sincérité de ces résolutions. Entre des parlementaires visiblement en mission commandée, en passant par des amendements dictés, dit-on par l’exécutif et l’octroi de quelques billets de banque aux parlementaires, l’opinion publique est en droit de se questionner si les conclusions de l’Assemblée constituante ont pris en compte les aspirations du peuple gabonais. 

Des parlementaires à la solde de l’exécutif ?

C’est ce que laisse entendre une parlementaire au détour d’une confidence faite à Gabon Media Time. « Il y a eu un abandon total des convictions chez certains collègues notamment lors du débat sur l’article 53 portant sur les conditions d’éligibilité à la présidence de la République. Les travaux étaient dirigés et il y a eu un semblant de démocratie mais on sait où on va. J’ai été choquée de voir des collègues défendre des dispositions aux relents discriminatoires vis-à-vis de nombreux concitoyens. », nous a-t-elle confié.  

Il faut dire qu’avant même l’ouverture des travaux de l’Assemblée constituante, une grande partie des parlementaires s’étaient déjà lancés dans un plaidoyer en faveur du oui au prochain référendum alors qu’ils n’avaient pas encore pris connaissance du projet. Toute chose qui laisse donc croire que ces derniers auraient déjà pris fait et cause pour un camp, et décidé de défendre becs et ongles le projet de Constitution, et que leur participation aux travaux n’aura été que la suite logique d’un béni oui-ouisme assumé. 

Des prises de position motivées par quelques prébendes ! 

Si notre source indique que les premiers jours auront été marqués par une forte réticence d’une grande partie des parlementaires faisant même subir un revers sanglant au Comité constitutionnel, l’exécutif aurait semble-t-il décidé les jours suivants d’appliquer les bonnes vieilles méthodes du Parti démocratique gabonais (PDG), l’ancien parti au pouvoir. Pour ce faire, des conciliabules auraient été organisés pour réunir chaque parlementaire suivant sa province d’origine. 

Objectif : faire revenir les parlementaires à de bons sentiments vis-à-vis du texte avec à la clé un « petit gombo » pour adoucir leur position. « Quand nous avons repris les travaux au lendemain de ces rencontres informelles, l’attitude des uns et des autres avait totalement changé. Nous avons été outrés de voir que pour quelques billets certains ont quasiment vendu le pays. Et il faut dire que la seule concession qui aurait été faite par les émissaires de l’exécutif est le retour du poste de premier ministre », a-t-elle indiqué. 

Morel Mondjo Mouega

Titulaire d'une Licence en droit, l'écriture et la lecture sont une passion que je mets au quotidien au profit des rédactions de Gabon Media Time depuis son lancement le 4 juillet 2016 et de GMTme depuis septembre 2019. Rédacteur en chef

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