Assassinat de Martinez Zogo: les aveux du Lieutenant-colonel Justin Danwe qui accablent Amougou Belinga
Dos au mur au Secrétariat d’Etat à la Défense (SED), le Lieutenant-colonel Justin Danwe, directeur des opérations spéciales serait finalement passé aux aveux, rapporte Reporters sans frontières (RSF). Il ressort de ce témoignage glaçant que Jean-Pierre Amougou Belinga aurait asséné des coups à Martinez Zogo avant de recevoir le quitus du Garde des Sceaux, Laurent Esso, pour «finir le travail» afin d’éviter un remake de l’affaire Paul Chouta.
24 heures après l’interpellation de Jean-Pierre Amougou Belinga et son acolyte Bruno Bidjang, on en sait davantage sur l’implication présumée du multimilliardaire et homme d’affaires camerounais. Selon Arnaud Froger, le responsable du bureau investigation de l’ONG Française RSF, le regretté journaliste aurait été assassiné pour son regard un peu trop pointilleux sur une affaire à coups de milliards de FCFA dérobés à l’État par une caste d’indéboulonnables.
Le Directeur de la radio Amplitude FM, Martinez Zogo s’était dès lors attiré les foudres des intouchables dont Jean-Pierre Amougou Belinga qui serait mêlé directement à ce scandale de détournements de centaines de milliards de francs CFA. Dans la nasse du Secrétariat d’Etat à la défense, Léopold Maxime Eko Eko, et son directeur des opérations spéciales, le lieutenant-colonel Justin Danwe auraient décidé de laisser leurs langues se délier. Le second cité aurait livré un témoignage glaçant sur les détails de cet assassinat.
« Selon Justin Danwe, Jean-Pierre Amougou Belinga aurait asséné des coups au journaliste dans le sous-sol de son immeuble. L’homme d’affaires aurait alors appelé Laurent Esso, le garde des Sceaux dont il est proche, afin de lui demander quel sort réserver au présentateur radio. D’après ce témoignage, le ministre, un des hommes les plus puissants du régime, lui aurait alors répondu de « finir le travail » pour éviter une nouvelle affaire Paul Chouta, un journaliste laissé pour mort au bord d’une route l’année dernière », relate RSF.
Ainsi donc, la justice aurait été complice de l’injustice pour faire taire la vérité trop dérangeante. Il ressort également que Bruno Bidjang et le colonel à la retraite Etoundi Nsoe auraient été sur les lieux de l’agression qui aurait conduit à l’assassinat de Martinez Zogo. Ces révélations font le matelas aux accusations portées par les acteurs des médias qui dès la découverte du corps de leur confrère ont dénoncé un assassinat. Dans la lignée de Ruben Um Nyobe, Martinez Zogo aurait perdu la vie pour avoir trop dit. Vivement que justice soit faite.