Akanda : la SEEG sonne la fin des branchements anarchiques
Résolument engagée à rétablir l’équilibre financier en son sein, la Société d’énergie et d’eau du Gabon, sous l’impulsion de son Directeur général, Joël Lehman Sandoungout, a entamé ce 17 janvier 2024 une vaste opération dans le Grand Libreville. Censée s’étendre jusqu’au mois d’avril 2025, elle vise à contrôler les installations, et à mettre en conformité les branchements électricité et eau potable, et à procéder au recouvrement des impayés.
Après le coup de pouce du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) visant à la réduction de moitié du prix d’achat du litre de gasoil par la Société d’énergie et d’eau du Gabon, l’heure est à la transformation de la gouvernance. L’opération de mise en conformité des branchements eau et électricité qui a débuté ce 17 janvier avec la cité Alhambra dans la Commune d’Akanda, va s’étendre sur un mois pour les zones d’Angondjé, Okala, Sablière et Aéroport.
Plusieurs irrégularités constatées en présence d’huissiers de justice
Si le constat global issu des activités de la SEEG faisait déjà état d’une fraude à grande échelle sur les réseaux de distribution d’eau potable et d’électricité, l’opération conduite ce 17 janvier à Akanda a très vite permis de mettre en évidence des manquements sur plusieurs installations. Entre absence de plomb ou de scellés sur les compteurs, branchements directs sur le réseau, numéros de compteurs effacés volontairement, extensions frauduleuses, les techniciens de la SEEG ont eu droit à tous types de fraudes.
« Ici nous faisons face à un branchement direct. Mon travail consistera dans un premier temps à faire constater la fraude par l’huissier, après quoi je vais interrompre la fourniture en électricité dans ce domicile », a expliqué un technicien SEEG, confronté à un cas de fraude, avant de poursuivre « Une convocation sera remise au propriétaire de l’installation, qui devra se rapprocher d’une agence SEEG pour régulariser sa situation ». Un constat identique a été relevé au niveau des installations d’eau potable, avec plus de 15 compteurs qui présentaient des irrégularités rien qu’à la mi-journée.
La SEEG déterminée à faire cesser les fraudes sur toute l’étendue du territoire
Selon les données de l’entreprise, plus d’un compteur sur 5 présente des irrégularités. Un manque à gagner important pour l’entreprise, avec des conséquences néfastes sur la qualité du service. C’est pourquoi, Eugène Bourdette, Chef de département commercial qui a supervisé l’opération, s’est voulu ferme quant à la détermination de la nouvelle équipe dirigeante à faire cesser ces fraudes à l’échelle du territoire. « Cette opération qui débute ce 17 janvier se fera de manière progressive au sein du Grand Libreville, puis dans une prochaine phase, à l’intérieur du pays », a-t-il indiqué.
Ainsi, après Akanda, les techniciens de l’entreprise, assistés d’huissiers de justice et des forces de sécurité, seront déployés à partir du mois prochain, sur un autre secteur. Pour sa part, la SEEG rappelle que « Est considéré comme acte frauduleux, toute altération ou modification illégale des installations de distribution d’eau ou d’électricité, dans le but de soustraire partiellement ou totalement l’usager du paiement de sa consommation », avant de prevenir « Ces manipulations constituent des cas de vol et exposent par conséquent son auteur à des poursuites judiciaires ».