AGASA : le Synata accuse le DG Biyoghe-Bi-Ntougou de dérive managériale

Rien ne va plus à l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (AGASA). En conférence de presse tenue au siège de l’institution, à Batterie 4 dans le 1er arrondissement de Libreville, le Syndicat national des travailleurs de l’AGASA (Synata) a tenu à rétablir les faits après les déclarations médiatiques jugées « mensongères » du directeur général, Jean-Delors Biyogue-Bi-Ntougou. Pointant des dérives managériales et une gouvernance qu’il estime “opaque et arbitraire”, le syndicat appelle les plus hautes autorités à se saisir du dossier.
Un mouvement légitime face à une direction contestée. Face aux accusations d’illégalité de leur mouvement de grève, le Synata, par la voix de son secrétaire général, Ken Léonce Mambou Baya, a brandi plusieurs documents pour attester de la conformité de sa démarche.
« Si notre grève était illégale, nous serions en prison et non ici à défendre nos droits », a-t-il affirmé, dénonçant la convocation de certains agents devant le procureur de la République. Pour lui, cette démarche judiciaire n’est rien d’autre qu’une tentative d’intimidation visant à faire taire la contestation syndicale.
Le syndicat reproche par ailleurs au directeur général d’ignorer les recommandations de la tutelle et de maintenir des pratiques contraires aux règles administratives. Selon lui, la direction RSE, qu’il prétend ne pas avoir créée, a bel et bien été instituée puis abrogée par une décision signée de sa propre main.
Gestion opaque et favoritisme dénoncé
Le Synata accuse la direction générale de privilégier des mesures coûteuses au détriment de réformes simples et efficaces. « Le DG refuse d’appliquer des recommandations qui ne coûtent rien, mais met en œuvre des actions dont le coût dépasse 20 millions de FCFA », déplore le syndicat. Il met également en cause la gestion des fonds issus des recouvrements des inspections, soulignant une absence de transparence et de traçabilité dans leur utilisation, hors ceux directement reversés au Trésor public.
Concernant les affectations internes, le syndicat parle d’une “logique clientéliste” contraire aux textes en vigueur. Les postes seraient attribués à des proches du directeur général, au mépris des procédures statutaires. Le Synata évoque aussi le silence entourant l’audit interne de 2024, dont les conclusions n’auraient donné lieu à aucune sanction, malgré des irrégularités relevées.
Un appel à la responsabilité de l’État. Estimant que la crise découle directement de la gestion actuelle, le Synata en appelle à l’arbitrage des autorités de tutelle. « Nous restons engagés à défendre les droits des travailleurs et à préserver les intérêts de l’institution, dans un cadre républicain », a conclu Ken Léonce Mambou Baya.
Une déclaration qui sonne comme un avertissement, dans un contexte où les tensions sociales s’exacerbent au sein de plusieurs établissements publics.
GMT TV