Affaire Sogatra : l’ancien DG Bruno Minko Mi Ngoua libre en août !
Devant la Cour criminelle spécialisée, le mardi 28 mai dernier, l’ancien directeur général de la Société gabonaise de transport (Sogatra) a soutenu bec et ongles qu’il ne se reconnaissait pas dans des détournements de fonds publics. Après les débats contradictoires très animés, Bruno Minko Mi Ngoua, a été jugé coupable puis a écopé de 10 ans de réclusion criminelle dont 4 ans et 6 mois fermes.
Emporté par la vague de l’opération scorpion initiée par Noureddine Mohamed Bongo Valentin et sa Young Team avec quitus de l’ancien Chef de l’État gabonais Ali Bongo Ondimba, l’ancien directeur général de la Sogatra a eu enfin l’occasion de combler la curiosité des juges dans cette affaire de détournements de fonds publics. De l’ouverture des débats en matinée au dénouement, l’assistance sera choquée par les révélations faites.
Confrontations de paroles et de versions
Vêtu sobrement et d’un regard vif, Bruno Minko Mi Ngoua a arboré la tunique de la confiance. Avançant le regard stable, l’ancien directeur général de la Sogatra a tout de suite été interrogé sur la disparition de plusieurs taxis à compteur. À cela se greffe le décaissement de 2,5 milliards FCFA censés éponger les impayés de 7 mois des agents. Le parquet général ne manquera pas de parcourir les documents faisant office de preuve.
Pour sa part, l’accusé va nier en bloc. Se présentant comme une personne intègre qui aurait été nommée pour remettre ladite société sur de bons rails. « J’assume mes erreurs de gestion, mais pas les détournements, monsieur le président », a-t-il indiqué. Non convaincu, le parquet général va faire constater des mouvements d’argent étranges. Allant de Sogatra au secrétariat général du ministère des transports à hauteur de 2,5 millions FCFA par mois.
4 ans de réclusion criminelle contre l’ex DG de Sogatra
Par ailleurs, le juge ne s’est pas fait prier pour demander à l’accusé de justifier le fait que « les frais de mission du secrétaire général du ministère des transports étaient pris en compte par la Sogatra ». Sapristi ! En réponse, Bruno Minko Mi Ngoua va déclarer que « en ce qui se l’argent disparu, qui était logé à la CDC, il a bien été décaissé mais les salaires n’ont pas été payés. Je sais qui a pris cet argent et ces personnes se reconnaissent. Je n’ai simplement pas envie de citer les noms des contemporains ici à la barre »
Dans sa démonstration d’innocence, Bruno Minko Mi Ngoua a dénoncé le fait que la Sogatra « était un gouffre à sous où chacun venait se servir. C’était une vache à lait pour de nombreux dirigeants. Tout ce que je voulais entreprendre était refusé ». Il cite en exemple l’annulation d’un conseil d’administration sur ordre de Bonda Balonzi qui lui aurait intimé l’ordre de retirer le point sur les détournements. Au terme des débats, la Cour de céans a reconnu l’accusé coupable. Il écope de 10 ans d’emprisonnement dont 4 ans et 6 mois fermes. Compte tenu du temps déjà passé derrière les barreaux, il ne lui restera que 3 mois à purger.
