Affaire Ike Ngouoni: «Une décision d’opportunités» selon Me Anges Kevin Nzigou
Quelques instants après avoir entendu la Cour criminelle spécialisée prononcer une peine de 8 ans de réclusion criminelle assortie d’une amende de 50 millions FCFA à l’encontre d’Oswald Ike Ngouoni Aïla pour détournements de fonds et blanchiment de capitaux, Me Anges Kevin Nzigou n’a pas manqué de traduire sa « honte » vis-à-vis de la justice gabonaise. Pour lui, il s’agit nul autre que d’une décision d’opportunité.
Les procès en cours devant la Cour criminelle spécialisée se suivent mais conservent la même ossature. C’est en tout cas ce qu’a dénoncé l’avocat au Barreau du Gabon, par ailleurs conseil de Christian Patrichi Tanasa Mbadinga et Oswald Ike Ngouoni Aïla, tous deux condamnés en dépit de graves aspérités constatées tant dans la procédure judiciaire que durant les débats. Manque de documents comptables étayant les accusations, absence de témoins appelés à participer à la manifestation. Autant de carences.
Toutes choses qui ont conduit l’homme de droit à tancer les magistrats qui seraient aux antipodes de la réalité. « Je ne peux pas être satisfait ni de la réalité des faits encore moins de la décision. Personne n’a démontré la culpabilité de mon client », a souligné Me Anges Kévin Nzigou devant la presse locale et internationale. Avant de poursuivre en marquant son indignation. « 8 ans de réclusion criminelle ? C’est un déni profond de la justice gabonaise. J’ai honte de notre justice », a-t-il indiqué.
L’avocat au Barreau du Gabon n’a pas manqué de rappeler que son client aurait dû être acquitté car aucune charge criminelle ne peut être retenue contre lui et ce, en s’appuyant sur ce que dit le droit sur la question.« C’est une décision d’opportunités. Elle dit qu’il est condamné pour détournements de fonds publics alors même que la Cour n’a pas pu établir qu’il s’agit de fonds publics », martèle-t-il. Pour information, le procès aura duré 2 jours durant lesquels le mis en cause va faire la lumière sur les malversations financières au Palais du bord de mer. Nous y reviendrons.