Affaire Harold Leckat : Médias et Démocratie inquiète des intimidations contre la voix libre des journalistes

Interpellé mercredi 15 octobre 2025 à sa descente d’avion à l’aéroport international de Libreville, notre confrère gabonais, Harold Thibault Leckat Igassela, Fondateur et Directeur de publication du média en ligne « Gabon Media Time » (GMT), vient d’être placé sous mandat de dépôt après six jours de garde à vue à la Direction générale des recherches (DGR). Selon de nombreuses sources, Harold Leckat aurait passé plusieurs nuits menottées à une chaise, contraint de dormir assis, sans accès aux sanitaires ni à l’hygiène élémentaire.
Sur le plan judiciaire, Harold Leckat est soupçonné d’avoir perçu, à travers son agence Global Media Time, des paiements de la Caisse des Dépôts et Consignations (CDC) sans appel d’offres.
C’est à la justice d’établir les faits sur ces accusations qui relèvent d’un litige commercial et non d’une affaire pénale. Lors d’une conférence de presse organisée à Libreville le lundi 20 octobre, un collectif de représentants des médias du Gabon (CPPL, OPAM, RENAJI, UPF Gabon, M&D Gabon et RSF Gabon) a exprimé son inquiétude et sa colère et vivement dénoncé « un acharnement » contre le journaliste ainsi que les « conditions inhumaines de détention » qui lui ont été imposées.
De son côté, l’ONG gabonaise SOS Prisonnier dénonçait dans cette arrestation des atteintes graves à « l’indépendance de la justice », « le respect des droits de la Défense », « la conformité des procédures dès l’enquête préliminaire » et « le respect de la dignité humaine en détention ».
Médias & Démocratie rappelle que, dans un État de droit, la détention préventive doit rester l’exception et non devenir une règle silencieuse et s’inquiète que la justice puisse être utilisée comme un instrument d’intimidation contre la voix libre des journalistes.
Médias et Démocratie
GMT TV