Affaire Esther Miracle : Me Anges Kevin Nzigou fait convoquer Brice Paillat et Bilie-By-Nze ?

Alors que le procès du naufrage du navire Esther Miracle est en cours, Me Anges Kevin Nzigou, avocat des ayants droit des victimes, a saisi le procureur de la République de Libreville pour obtenir la comparution de deux anciennes figures de l’exécutif gabonais : Brice Paillat, ex-ministre des Transports, et Alain-Claude Bilie-By-Nze, ex-Premier ministre. Une demande qui pourrait relancer le débat sur les responsabilités politiques dans cette tragédie.
Dans une correspondance datée du 20 juin 2025, dont Gabon Media Time a pu obtenir copie, l’avocat Anges Kevin Nzigou, représentant les familles des victimes du naufrage de l’Esther Miracle, a demandé officiellement au parquet de faire citer deux anciens membres du gouvernement comme témoins dans l’affaire en cours.
Brice Paillat et Bilie-By-Nzé appelés à s’expliquer
La demande, formulée sur la base de l’article 286 du Code de procédure pénale, vise à faire comparaître à la barre Brice Paillat, ministre des Transports au moment des faits, et Alain-Claude Bilie-By-Nzé, alors Premier ministre. Selon Me Nzigou, leur témoignage est indispensable pour comprendre comment un navire « en état manifestement défectueux » a pu être autorisé à naviguer, au mépris des règles élémentaires de sécurité maritime.
« Plusieurs victimes sont mortes de longues heures après le naufrage, faute d’intervention rapide », déplore l’avocat dans son courrier, qui pointe également de « graves dysfonctionnements administratifs » et une absence de réponse politique proportionnée à la gravité du drame.
Silences coupables et exigence de vérité
La démission expresse du ministre Brice Paillat, intervenue moins d’une semaine après le drame, sans explication publique du chef du gouvernement de l’époque, alimente les soupçons de responsabilités politiques non assumées. « Ce départ pouvait être en lien avec des responsabilités administratives ou politiques dans la survenance ou la gestion de cette tragédie », écrit Me Anges Kevin Nzigou.
Dans un contexte où l’exécutif de la Transition a érigé la justice et la vérité comme piliers de la refondation nationale, cette demande de citation à comparaître, si elle est acceptée, marquerait un tournant décisif dans le traitement judiciaire de cette affaire qui a endeuillé des dizaines de familles gabonaises. Pour les parties civiles, l’objectif reste inchangé : obtenir toute la vérité, même lorsqu’elle dérange, et mettre fin au sentiment d’impunité souvent associé aux tragédies d’État.
GMT TV