ADB :« les fans du Gabon n’ont pas cette volonté d’accompagner les artistes »

Alors que son nouvel EP vient de sortir, l’artiste ADB, vient de remettre sur la table la question de la place des fans gabonais dans la valorisation et promotion des artistes. Pour lui, ils ont leur part à jouer en tant que consommateur de musique gabonaise. Seulement, le constat est fait, les auditeurs gabonais ne semblent pas enthousiastes à l’idée de dépenser pour soutenir leurs compatriotes.

Si les auditeurs ont tendance à se dire que regarder une vidéo permet à un artiste de générer des fonds, ce n’est pas le cas. Pour ADB de passage sur l’émission Vôvô, le samedi 31 mai 2025, il ne suffit pas d’écouter ou de liker une chanson sur les réseaux sociaux. Outre la participation aux concerts ou le partage des œuvres, l’achat des œuvres reste un défi à relever au Gabon. Selon lui, les mélomanes gabonais consomment la musique nationale de façon passive et quelque peu laxiste. 

Une culture du soutien encore trop faible

C’est un sujet récurrent qui fait mouche dans la sphère musicale nationale. Nombreux sont les artistes gabonais qui peinent à monétiser leur travail. Ce en dépit d’une présence active sur les plateformes de streaming et les réseaux sociaux. « Les fans du Gabon n’ont pas cette volonté d’accompagner les artistes », a déploré ADB. Un fait qui s’ajoute sur la liste des défis auxquels la musique gabonaise fait face sur sa voie vers le développement. 

Qualifiée de «bizarre», la relation entre fans et musiciens ou autres acteurs culturels est non négligeable.  Si les gabonais ne sont pas prêts à acheter une production en version légale, l’on n’est pas prêt de sortir se l’auberge. En effet, il est commun pour les mélomanes de se retourner vers des plateformes de streaming gratuites ou illégales afin de télécharger une musique. Toute chose qui ne saurait être rentable pour bâtir une carrière durable, sans véritable engagement du public.

Loin de les critiquer, c’est un appel à l’action que fait ADB. Ce dernier invite les fans à s’approprier la musique locale, non seulement comme un divertissement mais comme un patrimoine culturel à soutenir activement. A cet effet et pour rappel, son nouvel EP « Pungu to the world », sorti le 30 mai est disponible sur toutes les plateformes légales. C’est donc un appel symbolique à cette mobilisation, aussi bien pour lui que pour tous les musiciens gabonais.